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"Ils ont voté sans penser à nous" : derrière l'élection, une guerre des générations ?

"Ni Macron, ni Le Pen". Aujourd'hui le Quart d'Heure donne la parole aux étudiants qui bloquent les universités pour "dire non" au duel du second tour de l'élection présidentielle. L'élection présidentielle semble aggraver une fracture générationnelle déjà visible pendant la crise sanitaire. Va-t-on vers une guerre des générations ? On a posé la question au chercheur François-Xavier Demoures qui a étudié les points de divergence entre les Français les plus jeunes et les plus âgés.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Des étudiants déploient une banderole à l'université Paris-Sorbonne le 14 avril 2022. (EMMANUEL DUNAND / AFP)

En 2002, le résultat du premier tour de l'élection présidentielle a poussé des milliers de lycéens et d'étudiants à descendre dans la rue. Le mot d'ordre était clair : "tout sauf Le Pen". Vingt ans plus tard, le duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron provoque lui aussi la colère d'une partie de la jeunesse, qui a voté massivement pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour. Cette fois, pas de front républicain automatique : "Ni Macron, ni Le Pen" ont scandé aujourd'hui des centaines d'étudiants dans les universités françaises. 

Le Quart d'Heure vous emmène à la Sorbonne, occupée depuis hier par des étudiants en colère, qui hésitent entre voter pour le président sortant, voter blanc... ou ne pas voter du tout. Ana et Lucie, 18 et 20 ans, en veulent aux générations précédentes : "ils sont partis à la retraite à 60 ans et votent pour un candidat qui va nous pousser à travailler à 65 ans !"

Ana et Lucie manifestent jeudi 14 avril 2022 aux abords de l'université de la Sorbonne, à Paris, pour "dire non" au duel entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron. (MARGAUX QUEFFELEC / RADIOFRANCE)

Vote, climat, covid... va-t-on vers une guerre des générations ?

Et si ce premier tour était révélateur de fractures générationnelles plus profondes ? La crise sanitaire avait déjà mis en lumière le fossé entre des jeunes jugés "irresponsables" et des personnes plus âgées vues comme "égoïstes". "On s'est confinés, on a vécu des couvre-feu pour protéger les personnes fragiles à qui on donné une partie de notre jeunesse. Au final, ces personnes ont voté pour un candidat qui n'a pas de programme écologique. Nous aussi on a envie de vivre sur une planète en bonne santé !" nous dit Tom.

Alors, incompréhension passagère ou vraie guerre de générations ? On a posé la question à François-Xavier Demoures, directeur de l'agence "Grand Récit" qui vient de signer une étude intitulée "Générations : le grand fossé ?"

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