Les voeux des autocrates pour 2024 : guerres, menaces et bombardements
Ses outrances et ses provocations ne surprennent plus personne, mais pour 2024, Kim Jong Un, le dictateur de Pyong-Yang, a littéralement sorti le bazooka contre ses deux ennemis préférés, la Corée du Sud et les États-Unis, les menaçant de frappes nucléaires au cas où l'un des deux se permettrait une provocation militaire.
Son armée a ordre, si besoin, de les "anéantir sans hésitation", et d'intensifier ses préparatifs en vue d'une guerre, rappporte l'agence d'État. Le numéro un nord-coréen, qui a procédé en 2023 à un nombre record de tirs de missiles balistiques - en violation de nombreuses résolutions de l’ONU - n'a pas apprécié de voir arriver dans la région un sous-marin américain à propulsion nucléaire, accompagné d'un porte-avions et d'un bombardier stratégique.
Car face à son agressivité croissante, Séoul et Washington se serrent les coudes. Les deux pays doivent d'ailleurs déployer d'ici juillet un système de dissuasion commun tandis que Pyong Yang se rapproche de Moscou pour développer sa technologie militaire.
La Russie "ne reculera pas"
À Moscou, Vladimir Poutine a, lui aussi, prononcé des vœux aux accents guerriers - sans toutefois citer une seule fois l'Ukraine. Alors que ces derniers jours ont été marqués par une intensification des frappes russes contre les civils, le chef du Kremlin a fait l'éloge de ses troupes et juré que son pays ne "reculerait jamais".
Contrairement à l'an dernier, il n'est pas apparu entouré de militaires en uniforme. Il n'a pas non plus évoqué l'attaque du samedi 30 décembre sur Belgorod qui a fait 22 morts - la plus meurtrière pour la Russie depuis le début du conflit.
À trois mois d'un scrutin présidentiel qui se présente comme une simple formalité destinée à valider un nouveau mandat de six ans, Vladimir Poutine doit tout de même composer avec les inquiétudes provoquées par la hausse des prix et la colère grandissante des familles de soldats mobilisés. Les États-Unis estiment qu'en presque deux ans, 315 000 militaires russes ont été tués ou blessés.
Pression de Pékin sur Taïwan
Comme Kim Jong Un avant lui, le président russe a fait un échange de vœux très chaleureux avec le dirigeant chinois Xi Jinping, chacun s'engageant à des collaborations renforcées pour l'année à venir - et les suivantes.
Lors de son discours retransmis sur la chaîne officielle CCTV, le président chinois, à la tête de la deuxième économie mondiale, a bien sûr beaucoup parlé croissance et industries, mais à quinze jours d'élections cruciales à Taïwan, il a surtout déclaré que la Chine serait "réunifiée de façon certaine". "Tous les Chinois des deux côtés du détroit de Taïwan devraient être liés par un but commun, dit-il, et partager la gloire du renouveau de la nation chinoise".
Pékin considère l'île comme l'une de ses provinces et n'a pas renoncé à la conquérir par la force. Mi-novembre, lors de sa rencontre avec le président des États-Unis, Xi Jinping avait déjà jugé la réunification "inévitable".
La présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, lui a répondu lundi 1er janvier avec une phrase qui aurait dû être davantage prononcée à travers le monde pour cette année 2024 : "Face au retour de l'autoritarisme, notre seul choix est de faire respecter la démocratie et protéger la paix".
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