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En Italie, Giorgia Meloni empêtrée dans la crise énergétique

Le carburant est en Italie parmi les plus chers en Europe, mais les finances du pays ne permettent pas d'aider les automobilistes. Cela crée un mécontentement dans la population, et une crise au sein du gouvernement.
Article rédigé par Bruce de Galzain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La présidente du Conseil italien à Rome le 10 janvier 2023 (ALESSANDRO SERRANO' / AGF / AVALON / MAXPPP)

L'Italie n'a pas les moyens de baisser les taxes sur le carburant, et cela ne passe pas bien du tout. Giorgia Meloni s'est même directement adressé aux Italiens via les réseaux sociaux pour s'expliquer et dénoncer une mauvaise campagne médiatique.

Le problème, c'est que ce gouvernement a fait un choix dans la loi de finances  comme en France d'ailleurs : celui de ne pas renouveler la baisse de 18 centimes par litre de carburant qui a pris fin le 31 décembre. Mais il ne l’a remplacé par rien d’autre. Dès les premiers jours du mois de janvier, les prix augmentent donc, explosent même, et selon certains c'est la faute à la spéculation des distributeurs et des pétroliers. Le gouvernement laisse prendre la rumeur, l'accompagne même, histoire de noyer le poisson, parce qu'au bout du compte certaines stations ont abusé en effet. Mais les prix ont en fait augmenté à peu près de 18 centimes, l'équivalent de la remise jusque-là de l'État.

Quelques mesures, jugées insuffisantes

Giorgia Meloni a décidé de ne pas revenir en arrière : pas d'aide financière spécifique pour les automobilistes donc. Mais elle oblige les stations-service à afficher les prix des carburants et, juste à côté, le prix moyen national qui sera communiqué chaque jour par le gouvernement aux pompistes. L'idée c'est que le consommateur soit informé et passe son chemin si le carburant est trop cher. Mais bien sûr, cela ne met pas fin à la grogne ; et le problème c'est qu'au sein même du gouvernement, la Ligue de Matteo Salvini comme Forza Italia ne sont pas d'accord avec Giorgia Meloni. Pour eux, le prix de l'essence est une problématique inflammable, à un mois d'élections régionales très importantes pour la Ligue notamment.

>> À lire aussi : le gouvernement italien accusé de favoriser l'évasion fiscale

Crise au sein du gouvernement mais également première crise pour Giorgia Meloni avec l'opinion publique. La cheffe du gouvernement, convertie au pragmatisme, s'y prend mal. Les réseaux sociaux ont d'ailleurs ressorti une vidéo de 2019 où elle se mettait en scène dans une station-service, horrifiée par le scandale des taxes de l'État sur les carburants que, bien sûr, elle supprimerait.

La promesse n'a pas été tenue après son arrivée au pouvoir car il faut bien prendre en compte la réalité : l'argent ne tombe pas du ciel... Résultat des courses : Giorgia Meloni devra aussi composer avec les distributeurs. Ces derniers ont prévu de se rencontrer le 17 janvier, avant de négocier avec le gouvernement.

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