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Jean-Jacques Beineix : "J’ai rêvé plein de choses et j’ai réalisé plein de rêves"

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Aujourd'hui, le réalisateur, producteur et écrivain Jean-Jacques Beineix pour un premier roman, "Toboggan" aux Editions Michel Lafon. L’occasion de revenir sur ses succès au cinéma et ses déconvenues.

Article rédigé par franceinfo - Elodie Suigo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Jean-Jacques Beineix à Paris le 13 février 2020 (ARNAUD DUMONTIER / MAXPPP)

Toboggan est le premier roman de Jean-Jacques Beineix, une histoire inspirée de sa dernière histoire d’amour et la fin de celle-ci : "C’est un deuil sauf que mon héros en perdant cette femme, je crois qu’il perd sa part de jeunesse".

"J’aime la solitude et pourtant j’en souffre"

Jean-Jacques Beineix affirme avoir souffert du manque tout au long de sa vie, et que la solitude a fait partie de son quotidien : "En ce moment, je me dis combien de fois j’ai été seul. J’ai été souvent seul à réfléchir, à préparer un film, à être en attente de rencontres aux Etats-Unis, au Japon. Seul dans des chambres d’hôtel dans le monde entier. Il y a beaucoup de solitude dans la création finalement, enfin en ce qui me concerne".

j’ai rêvé d’amour surtout, j’ai rêvé de la femme absolue, de la relation d’amour absolue.

Jean-Jacques Beineix

à franceinfo

Jean-Jacques Beineix avoue sa propension à la dépression et revient sur ses rêves d’enfant : "Je rêvais d’avoir une belle bicyclette, je rêvais de voiture, je rêvais d’évasion. J’ai rêvé plein de choses et j’ai réalisé plein de mes rêves. Et j’ai rêvé d’amour surtout, j’ai rêvé de la femme absolue, de la relation d’amour absolue. Je crois que je l’ai connu avec ce personnage, qui a été la fin de quelque chose, la fin d’un rêve". Et ajoute que désormais, après que le rêve se soit éteint, que la réalité a repris le dessus, il réfléchit à la mort, pense à ses disparus en se demandant ce qu’il va laisser, ce qu’il a oublié de faire : "Aux œuvres qu’on a rêvées, qu’on ne fera pas".

Le cinéma, "quelque chose de la nature du rêve"

Rien ne prédestine Jean-Jacques Beineix à faire du cinéma, qui a été très longtemps pour lui "quelque chose qui était de la nature du rêve, je rêvais au cinéma". Son premier film Diva (1980) cartonne malgré une mauvaise réception par les critiques, il explique que ses films suivants sont traités de la même façon.

A la fois, je réussis un exploit et en même temps je me prends une grande baffe dans la gueule. Bah voilà, ça a été ça tout le temps, ma vie au cinéma.

Jean-Jacques Beineix

à franceinfo

La lune dans le caniveau en 1983 est comme un traumatisme pour lui : "Un film qui est un véritable accomplissement, j’y mets tout tout tout et à Cannes, c’est une avalanche de haine". Ce film devenu culte n’a pas le goût de la revanche pour lui : "La blessure, elle est là. Ce qui fait que j’ai arrêté aujourd’hui, ça a commencé là".

Il a peut-être abandonné le cinéma : "À un moment, il y a une fatigue", mais pas la création et se tourne vers la littérature : "J’aime l’écriture, j’aime écrire comme j’aime cadrer".

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