Le décryptage éco. PSA prend le volant chez Opel pour 1,8 milliard d’euros
PSA a conclu le rachat d'Opel et de Vauxhall mardi 1er août. Le groupe automobile français dépassera le cap des 200 000 salariés dans le monde.
Le groupe automobile PSA a finalisé, mardi 1er août, le rachat d'Opel et de Vauxhall, les filiales européennes de l'américain General Motors. Les discussions auront duré moins de six mois. Cette opération doit permettre au constructeur français de changer rapidement d'échelle.
C’est un signe supplémentaire d'une certaine renaissance du secteur automobile en Europe via les constructeurs tricolores. C’est la course au meilleur élève, en plein cœur de l’été, au moment où sont publiés les bons chiffres du marché automobile français : +11 % en juillet sur un an et dans lequel Renault et PSA se marquent à la culotte. Renault est leader mondial de l’automobile mais PSA lui grille la politesse dans le palmarès européen. Sur le Vieux continent, Peugeot passe devant Renault pour se rapprocher de la première marche du podium occupée par Volkswagen.
Un dossier mené tambour battant
Ce rachat d’Opel et Vauxhall par PSA a été conclu plus rapidement que prévu. Le rapprochement devait intervenir à l’automne. Plusieurs raisons peuvent expliquer ce calendrier.
1. La Commission européenne a été exceptionnellement rapide dans ce dossier. Bruxelles a mis à peine un mois pour décider que l’opération ne posait aucun problème de concurrence. On ne lambine pas quand il s'agit de permettre à un groupe européen de s’imposer dans la mondialisation.
2. General Motors ne voulait plus traîner sur la vente d’Opel en déficit chronique. En seize ans, le groupe a accumulé une perte de 13 milliards d’euros. Il était temps d’arrêter les frais, l’offre de PSA ne pouvait mieux tomber.
3. Opel et Vauxhall étaient les derniers points d’ancrage de General Motors en Europe (Opel en Allemagne, Vauxhall au RU). L’Américain jette l'éponge ici pour se recentrer sur d'autres marchés, notamment les Etats-Unis.
Une bonne occasion pour PSA ?
Un groupe en perte de vitesse depuis près de deux décennies, c'est toujours moins cher qu'une entreprise en pleine forme. Mais, pour s'offrir Opel et Vauxhall, PSA met quand même sur la table un milliard 800 millions d'euros. Ce montant global permet à Peugeot de devenir numéro deux de l'automobile en Europe, mais aussi d'optimiser ses investissements technologiques. Les chaînes de production serviront désormais à cinq marques au lieu de trois aujourd'hui (Peugeot, Citroën et Talbot). Cela s'appelle la mutualisation des moyens de production.
Opel doit annoncer un plan de redressement dans les trois à quatre mois. L'essentiel sera fait par l'actuelle direction de l'Américain qui n'a pas encore communiqué sur les suppressions d'emplois prévues et qui seront inévitables. Une fois tout cela réalisé, le groupe français bénéficiera de synergies dans la recherche et le développement, les chaînes de production et les politiques d'achat. Des coupes estimées à 1 milliards 700 millions d'euros.
Mais, avec sa nouvelle filiale, PSA dépassera le cap des 200 000 salariés dans le monde. Pour ce qui est de la gouvernance du nouvel ensemble, on en saura plus au salon de l'automobile de Francfort, à la mi-septembre.
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