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Le décryptage éco. L’Europe, terre de conquête pour les Chinois : un nouvel exemple avec le rachat de British Steel

British Steel, le groupe britannique qui avait repris l’usine d’Hayange, en Moselle, vient d’être racheté par un groupe chinois, Jingye Steel. Une bonne nouvelle pour les salariés ? Le décryptage de Fanny Guinochet.

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet
Radio France
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Le site de British Steel à Hayange (Moselle). (MAXPPP)

L’avenir du site d’Hayange (Moselle) était incertain depuis que le groupe sidérurgique British Steel était en faillite, Cet été, les 420 salariés avaient appris qu’un fond turc était intéressé, des allemands aussi regardaient. Finalement, leurs repreneurs seront chinois. Il s'agit du groupe Jingye. Et ces repreneurs ont l’air solides : c’est un conglomérat qui produit 15 tonnes d'acier par an, exporte partout dans le monde, est présent dans le tourisme et l'immobilier.

Selon le communiqué, Jingye emploie plus de 23 000 personnes et revendique un chiffre d'affaires de plus de 10 milliards d'euros. En plus, il se dit prêt à investir et à garder les emplois des usines de British Steel.  Reste toutefois à savoir combien ? Parce qu’en même temps, les Chinois disent vouloir réduire les coûts. En attendant d’en savoir plus, Bercy doit valider le changement de propriétaire de l’usine, mais il n’y a pas de raison que la France s’y oppose.

Une nouvelle entreprise qui passe sous pavillon chinois

Ce n’est pas la première fois que les Chinois investissent en Europe. C'est même une terre de conquête. Plus 350 entreprises sont passées sous pavillon chinois ces dix dernières années : des sites industriels, des clubs de foot, des pépites technologiques. Rappelez-vous : l’aéroport de Toulouse, le Club Med, mais aussi le suédois Volvo, l’italien Pirelli ou l’allemand Kuka.

Les Chinois investissent dans les fleurons européens : ils ont de l’argent et en plus, Xi Jinping ne s’en cache pas, il y a souvent des fonds publics derrière. D’ailleurs, la semaine dernière, en présence d’Emmanuel Macron, le président chinois a redit sa volonté d’étendre encore l’influence économique de la Chine dans le monde et notamment en Europe.  

Les Européens sont devenus plus méfiants. Ils ne sont pas hostiles aux investissements chinois, mais ils sont plus prudents qu’avant, notamment vis-à-vis des technologies sensibles et des infrastructures stratégiques. En février dernier, le Parlement européen a adopté un nouveau règlement pour mieux surveiller les investissements étrangers : même si la Chine n’était pas nommée, elle était directement visée. Du coup, cette défiance européenne a un peu limité les appétits asiatiques : les investissements chinois ont diminué cette année mais, ça n’a pas freiné le groupe qui vient de racheter British Steel : selon la presse britannique, il a mis entre 60 et 80 millions d’euros sur la table.

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