Le décryptage éco. G7 : quelles conséquences pour les entreprises françaises en Iran
L’Invité surprise de ce G7 a donc été le ministre des Affaires étrangères iranien. La France l’a invité pour tenter d’apaiser la crise entre l’Iran et les États-Unis. Car cette crise affecte l’économie française. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Opinion").
Coup de théâtre au sommet du G7 à Biarritz où le ministre des Affaires étrangères iranien est venu dimanche 25 août. La France tente d'apaiser la crise entre l'Iran et les États-Unis. Une crise qui touche l'économie française. Cela fait plus d’un an que Donald Trump a mis en place des mesures d’embargo contre l’Iran. Et les conséquences économiques pour la France sont lourdes. Un seul chiffre résume l’ampleur du désastre : nos exportations vers l’Iran qui représentaient plus d’un milliard et demi d’euros en 2017, ont été divisées par trois.
Les groupes français ont quitté l'Iran
La plupart sont partis par crainte de représailles de Donald Trump qui menace de sanctions toutes les entreprises européennes qui continueraient de commercer avec Téhéran. Et l’exemple le plus frappant, c’est sans aucun doute Total. Le groupe pétrolier français avait investi près d’un milliard d’euros dans le plus grand projet gazier du monde. Mais il a préféré revendre ses parts aux chinois et partir.
Les constructeurs auto ont eux aussi jeté l’éponge. PSA a quitté l’Iran après avoir investi et installé des usines. Et c’est dommage parce que le marché représentait 12% des ventes mondiales de PSA Renault a aussi réduit la voilure, en restant actionnaire dormant dans des sociétés iraniennes, mais pas plus. Les constructeurs s’étaient beaucoup développés là-bas, car les perspectives étaient prometteuses
L’Iran était pourtant perçu comme un Eldorado
Pendant longtemps le pays avait été fermé au commerce et quand il a rouvert, en 2016, c’était une véritable aubaine pour satisfaire les besoins de ce pays de 77 millions d’habitants. Pour les entreprises françaises du bâtiment, des transports, de la distribution mais aussi de l’aviation, c’était la ruée vers l’or. Aujourd’hui, c’est stoppé net !
La présence du ministre iranien des Affaires étrangères dimanche au G7 peut être vue comme un petit pas, positif, même si Donald Trump n’a pas assoupli sa position vis à vis de Téhéran qu’il veut asphyxier économiquement. La France essaie par tous les moyens de convaincre les États-Unis de desserrer l’étau des sanctions mais sans grand succès.
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