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Le décryptage éco. Gemalto et ses cartes à puce dans le giron de Thales

Thales s’offre Gemalto, le numéro un de la carte à puces : un accord de rapprochement a été scellé et devait être officialisé lundi 18 décembre. Le décryptage de Fanny Guinochet

Article rédigé par franceinfo - Fanny Guinochet (L'Opinion)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Le logo de Gémalto. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Gemalto, le spécialiste des cartes SIM, va entrer dans le giron de Thales, un géant technologique français qui pèse 18 milliards d’euros. C’est une surprise car la semaine dernière on s’attendait plus à ce que Gemalto soit rachetée par Atos, un autre fleuron français. Atos avait fait une OPA et lorsqu’Atos a fait son offre, Gemalto était déjà en discussion avec Thales depuis un an. Ce qui a accéléré les discussions entre Thales et Gemalto et a lui a permis de faire monter les enchères. Un accord de rapprochement a été scellé et devait être officialisé lundi 18 décembre.

Naissance d'un leader de la cyber-sécurité

Thales offre 51 euros pour chaque action de Gemalto là où Atos n’en proposait que 46 euros. 51 euros, c’est une prime de 57% sur le cours de clôture du 8 décembre. Du coup Gemalto atteint une valorisation de 4,8 milliards d’euros. L’offre que fait Thales a été approuvée unanimement par le conseil d’administration de Gemalto ce week-end.

Outre l’aspect financier, il y a les perspectives stratégiques. Gemalto va devenir une business unit de Thales, pleine et entière, mais la marque Gemalto, qui est mondialement connue, va être gardée. L’alliance Thales-Gemalto marque la création d’un important groupe français, d’un leader de la cybersécurité, capable de concurrencer les Américains.

Pas de suppression de postes

Il y a aussi un volet social important qui a conduit Gemalto à préférer l’offre de Thales. Les 15 000 salariés de Gemalto vont être intégrés à Thales. Fin novembre, Gemalto, qui est en difficulté, avait annoncé un plan social de 288 postes en France, soit 10% des effectifs.

Dans l’accord avec Thales, il y a l’engagement de ne pas supprimer de postes pendant au moins deux ans. Thales évoque même des possibilités de créations d’emplois. Si l’OPA aboutit, Philippe Vallée, le patron de Gemalto, devrait rester en poste et entrer au comité exécutif de Thales.

De son côté, Atos a jeté l’éponge et admis sa défaite. Mais, l’entreprise de Thierry Breton dit "rester disponible pour étudier un rapprochement" si jamais l'offre de Thales ne va pas jusqu'à son terme. L’alliance Thales-Gémalto devrait toutefois se faire très vite, après validation des autorités de la concurrence.

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