Projet de loi immigration : avant l'examen du texte en commission, Les Républicains et la majorité fourbissent leurs armes

Le projet de loi immigration arrive en commission des lois lundi 27 novembre à l'Assemblée nationale. La droite et la majorité se préparent à la bataille politique.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Éric Ciotti et Les Républicains se préparent pour l'examen du projet de loi immigration. (VINCENT ISORE / MAXPPP)

Les députés LR sont atteints de réunionnite aiguë. Toute la journée du mardi 21 novembre, Éric Ciotti l'a dit à ses troupes, il faut attendre de savoir dans quel état le texte durci par le Sénat sortira de la commission des lois, histoire de voir à quel point les macronistes le détricotent et donnent ainsi à la droite des arguments pour voter contre. Les Républicains cogitent aussi sur l'idée d'une motion de censure. Faut-il aller jusque-là ? Combien de députés LR sont prêts à signer pour ça ? Pas tous, puisque certains considèrent qu'il faudrait seulement s'abstenir sur la loi immigration. "Comment justifier de faire capoter un texte populaire chez les électeurs de droite ?", se désole un député du parti.

Gérald Darmanin essaye de rassembler sa majorité

La majorité aussi se prépare à la bataille. Gérald Darmanin est retourné voir les députés macronistes mardi. Le ministre de l'Intérieur semble lassé des critiques sur un texte qui penche trop à droite et ne respecte pas les valeurs du macronisme. Quand la députée Stella Dupont, de l'aile gauche, s'en est émue, Gérald Darmanin a répliqué qu'il n'avait pas de leçon de macronisme à recevoir. Mais son message central est le suivant, il ne faut surtout pas vexer Les Républicains pendant le travail en commission. En clair, il ne faut pas rejeter tout ce qu'a voté le Sénat pour essayer d'arracher un compromis avec la droite, ce qui s'annonce compliqué. Une députée macroniste rappelle à toutes fins utiles qu'il ne faut pas non plus vexer la majorité.

Le ministre de l'Intérieur multiplie en tout cas les échanges avec les parlementaires pour tenter d'avoir une majorité groupée. Mardi 21 novembre, il a reçu à déjeuner les membres de "l'amicale sociale", des anciens membres du Parti socialiste, pour essayer d'éviter une fronde interne. Une des invitées est convaincue qu'un "chemin existe" même s'il est "sinueux". "Darmanin a été excellentissime" confie un député pourtant pas fan du ministre. Mercredi 22 novembre, il enchaîne avec les députés de l'aile droite, les anciens LR, qui eux ne sont absolument pas effarouchés par la version du Sénat. En bref, Gérald Darmanin cherche encore et toujours comment faire atterrir sa loi sans passer par le 49.3.

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