Mairie de Paris : après 10 ans à la tête de la ville, Anne Hidalgo entretient le mystère sur ses intentions pour 2026

La question hante les couloirs de l'hôtel de ville : "Anne Hidalgo, va-t-elle y retourner en 2026 ou pas ?". Les élus parisiens sont dans le flou, car Anne Hidalgo, qui fête vendredi 5 avril ses dix ans comme maire de Paris, ne dira rien de ses intentions tant que les Jeux olympiques ne seront pas passés. Et ça lui plaît d'être au centre des interrogations. "Je kiffe", s'amuse-t-elle en privé.

Anne Hidalgo souffle le chaud et le froid, elle est très heureuse comme maire de Paris, fière de son bilan, mais aussi capable de faire autre chose. "Je ne sais vraiment pas ce qu'elle va décider", confie un de ses lieutenants. Anne Hidalgo elle-même assure ne pas savoir. La théorie d'une élue écologiste parisienne est la suivante : "si les JO sont un fiasco, elle arrêtera, mais si ça se passe bien, elle se dira qu'elle est en situation favorable".

Loin derrière Rachida Dati dans les sondages

Dans les sondages aujourd'hui, Anne Hidalgo est en tout cas loin d'être dans une situation favorable. Dans un sondage Ifop pour Le Figaro, Anne Hidalgo est autour de 19%. Chez Ipsos pour La Tribune du dimanche, elle est même à 13-14%, quand sa meilleure ennemie Rachida Dati est à 32, voire 38% ! Anne Hidalgo "ne regarde pas" les sondages, mais un peu quand même puisqu'elle se souvient que "deux ans avant les municipales de 2020, Benjamin Griveaux gagnait". Résultat, Anne Hidalgo a bien été réélue, et largement en plus aux dernières municipales. Des cadres PS racontent qu'elle ne croit "jamais" les sondages, au point que 15 jours avant la présidentielle de 2022 "elle était persuadée de faire 15%". Mais cette fois-là, elle avait fini à 1,75%.

Ces sondages deux ans avant les municipales ne sont "évidemment pas bons", admet un socialiste parisien, mais d'autres élus de sa majorité se rassurent sur le thème "c'est très très loin d'être joué", car le total de la gauche reste haut. Les écologistes sont en effet soit juste devant Anne Hidalgo, soit juste derrière. Un dirigeant PS est plus alarmiste, "Anne Hidalgo est cramée, dit-il, si jamais elle s'obstine à rester elle va nous faire perdre Paris, il faut qu'elle laisse sa succession s'organiser." Mais le seul sujet d'Anne Hidalgo aujourd'hui, c'est de "faire son job" et "livrer les JO".