Le Parti socialiste ne veut pas se faire voler l’héritage de François Mitterrand
Dans une semaine ce sera le 40e anniversaire de l’élection du candidat socialiste à l’élection présidentielle de 1981.
Lundi prochain, nous serons le 10 mai, date du 40e anniversaire de l'élection de François Mitterrand, et au Parti socialiste, il n’est pas question de se laisser déposséder de cet héritage parce que les hommages seront nombreux et très politiques. Le Parti communiste prévoit un moment de célébration. Jean-Luc Mélenchon - grand admirateur de Mitterrand - organise une conférence en ligne, comme il y a dix ans déjà pour les 30 ans de l’élection.
En dehors du PS, le discours ce sera : pas besoin de candidat unique pour gagner la présidentielle. La clé, c’est un programme commun de gouvernement, clair, radical, notamment sur les luttes sociales. Communistes et insoumis évoqueront de concert la hausse du Smic, la réduction du temps de travail, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés et la création de l’Impôt sur la fortune (ISF), des réformes initiées des premières années Mitterrand, avant le tournant de la rigueur.
L’enjeu pour les socialistes est de ne pas subir ce moment mémoriel. D’autant qu’Emmanuel Macron va aussi tenter de capter cet héritage. “Le président ne peut pas fêter Napoléon le 5 mai et faire l’impasse sur Mitterrand le 10”, me dit l’un de ses interlocuteurs. Que prévoit le PS pour surnager au milieu de toutes ces commémorations ? Une semaine d’événements, lancée lundi 3 mai par cet appel sur les réseaux sociaux : “racontez-nous vos souvenirs avec le mot-dièse #Mon10mai”. Des événements sont organisés ici et là par des mairies PS. Par exemple un colloque à l’Hôtel de Ville de Paris et une exposition à Bastille.
Des socialistes au complet au Creusot
Mais l'image symbolique, ce sera dimanche. Réunion au Creusot, en Saône-et-Loire, ville qu’affectionnait François Mitterrand. Les socialistes seront au grand complet. Sur la photo : l’ancien président François Hollande, deux ex-Premier ministres - Bernard Cazeneuve et Lionel Jospin -, plusieurs ministres des deux septennats de Mitterrand, aussi la maire de Paris Anne Hidalgo, et d’autres maires ou représentants de cette nouvelle garde socialiste.
“Il y a une volonté claire de rassembler la famille", m’explique l’un d’eux. Avec un écueil : “ne pas donner le sentiment d’une nostalgie d’il y a 40 ans”. Éviter l’effet “anciens combattants”, la “cérémonie musée”, la naphtaline et les photos jaunies. Olivier Faure, premier secrétaire du PS, appelle à “s’inspirer de Mitterrand pour mettre l’accent sur les nouveaux défis : comment retrouver une part de réformisme radical.”
Comment faire revivre aussi un mouvement donné pour mort. “Mitterrand, c’est l’homme qui fait revivre le PS à Épinay, qui en fait l’acteur central, en remettant autour de la table des acteurs qui se sont déchirés”, rappelle un proche d’Anne Hidalgo. “C’est la gauche qui conquiert le pouvoir après 23 ans d’opposition”. Et ça, c’est tout sauf des photos jaunies. Ça sonne même terriblement d’actualité pour un PS qui cherche la clé pour 2022.
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