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Le Covid-19 aura-t-il la peau de la primaire à droite ?

Au sein des Républicains, ceux qui souhaitent se débarrasser de la primaire ont trouvé un nouvel argument : la crise sanitaire. 

Article rédigé par franceinfo - Neïla Latrous
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
 Christian Jacob, le 27 octobre 2020. (LUDOVIC MARIN / AFP)

C’est un président de région qui le dit avec le plus de franchise : "Nous serons ridicules d’annoncer une primaire en pleine crise sanitaire." Si l'on suit le calendrier fixé par Christian Jacob, le patron des Républicains, le parti doit en effet dire en avril 2021 comment il compte désigner son candidat. Primaire ou pas... 

Pourquoi avril ? Pour enjamber les élections régionales prévues en mars. Mais si les régionales sont elles mêmes repoussées, "cela aura un impact, forcément, sur la date de la primaire", prévient Gérard Larcher, président du Sénat. Et cette question : comment recréer en amont du scrutin l'effervescence de 2017 si la France toute entière se débat encore avec l’épidémie de coronavirus Covid-19 ?

Equation financière

"On avait fait quatre millions dans un autre contexte, rappelle un élu, avec sur la ligne de départ un président - Nicolas Sarkozy - et deux anciens Premiers ministres - Alain Juppé et François Fillon." Le même prédit que "ça se finira en 2021 à 150 000 votants au fin fond de permanences délabrées…"

Désastreux pour l’image... Et pour les finances car le principe de la primaire, c’est que les votants en financent l’organisation. La dernière fois, c’était 1 euro pour voter au premier tour, 1 euro pour le second. "Vous croyez que les gens qui se sont fait rouler une fois reviendront ?", ironise un sarkozyste, encore amer de la tournure de la précédente campagne. "Même deux euros, ils ne les mettront pas", prédit le même.

Modifier les statuts

Problème : la primaire est inscrite dans les statuts. Il faut donc d'abord les modifier, puis faire voter le Parlement du parti. Une formalité, à en croire un membre de la direction. "Les adhérents et militants ne veulent plus entendre parler, ce sera adopté par le Conseil national" me dit le même. À contre-courant, Bruno Retailleau, président des sénateurs Les Républicains et candidat putatif, se bat lui pour le maintien de la primaire. "Je remets régulièrement le sujet sur la table en bureau politique, mais en vain", reconnaît-il lui-même. "Il pédale sans avancer", résume un cadre Les Républicains.

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