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Le brief politique. "Affaiblissement" ou "premier pas", le discours d'Emmanuel Macron en Corse fait réagir les élus

Le discours d'Emmanuel Macron en Corse suscite de nombreuses réactions, à droite, comme à gauche. Pour le député LR de l'Oise, Eric Woerth, la mention de la Corse dans la Constitution va dans le sens de "l'affaiblissement".

Article rédigé par franceinfo, Julien Langlet
Radio France
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Temps de lecture : 142 min
Emmanuel Macron à Bastia, mercredi 7 février 2018. (BENOIT TESSIER / POOL / REUTERS POOL)

Le chef de l'État n'a pas franchement dégelé ses relations avec les élus nationalistes en Corse. Avec son discours, il a fait beaucoup de mécontents. Au deuxième et dernier jour de sa visite en Corse mercredi 7 février, Emmanuel Macron a bien ouvert la voie à l'inscription de la Corse dans la Constitution française, mais s'est opposé à la création d'un statut de résident ainsi qu'à la co-officialité de la langue corse. Deux revendications des nationalistes qui se sont dits déçus. 

Même accueil mitigé à l'Assemblée nationale, à l'instar de l'ancien ministre et député LR de l'Oise, le président de la commission des finances, Éric Woerth. "La réforme constitutionnelle va commencer à ressembler à un puzzle. On verra in fine ce que le président décide. En tout cas, une réforme constitutionnelle ne doit pas affaiblir la Ve République. La reconnaissance d’une idée corse, je ne sais pas quelle forme ça peut prendre à l’intérieur de la Constitution, irait dans le sens de cet affaiblissement", a estimé Éric Woerth.

C'est même une faute politique pour le député LR des Alpes-Maritimes, Éric Ciotti. À gauche, le socialiste François Pupponi est plus mesuré. "Le fait qu’on puisse mettre la Corse dans la Constitution, explique François Pupponi, qui était une des revendications des nationalistes, rend possible l’évolution législative pour donner un avenir à la Corse et faire en sorte que l’on puisse adapter des règles. On verra quelle est la réforme constitutionnelle qui sortira du dialogue qui va s’instaurer maintenant. En tout cas, c’est un premier pas", ajoute-t-il.

La note du brief

Une mauvaise note technique, mais un beau rattrapage à l'artistique pour le patinage de Bruno Le Maire mercredi 7 février à l'Assemblée nationale lors de la séance de questions au gouvernement. Le ministre de l'Économie et des Finances n'a pas su faire l'économie d'un joli lapsus et d'une jolie pirouette en sus.

"Nous sommes en train de recueillir toutes les demandes des communes qui sont concernées avec le ministre de l'Intérieur; Christophe Colomb, (.... ), Gérard Collomb", rectifie Bruno Le Maire, sous les huées de l'Assemblée, avant d'ajouter : "Laissez-moi reconnaître à Gérard Collomb la lucidité d'avoir découvert le nouveau monde." Peut-être qu'en pensant à Colomb, Bruno Le Maire avait en tête ce que Winston Churchill disait de lui : "Christophe Colomb fut le premier socialiste. Il ne savait pas où il allait, il ignorait où il se trouvait et il faisait tout ça aux frais du contribuable". 

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