Élections européennes 2024 : le gouvernement veut protéger ce scrutin de la désinformation et des ingérences numériques étrangères

Le ministère de l'Europe présente mercredi son dispositif de lutte contre la désinformation et les ingérences numériques étrangères qui pourraient menacer les élections européennes du 9 juin. Il s'adresse notamment aux plateformes de réseaux sociaux.
Article rédigé par Aurélie Herbemont
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Jean-Noël Barrot, le ministre en charge de l'Europe, le 14 février 2024. (ALAIN JOCARD / AFP)

À moins de 50 jours des élections européennes, le ministre chargé de l'Europe Jean-Noël Barrot va battre le rappel des plateformes, types X - l'ancien Twitter - ou Meta, propriétaire de Facebook, pour qu'elles s'engagent à vraiment jouer leur rôle contre la désinformation. Il doit présenter son disposisitf pour lutter contre la désinformation mercredi 24 javril. Le gouvernement veut que les réseaux sociaux "déviralisent", c'est-à-dire restreignent la diffusion, voire suppriment rapidement des contenus faux concernant la campagne. 

Un moment devra être particulièrement surveillé : la période de réserve, qui commence le vendredi soir à minuit, qui précédera le vote. Ce moment interdit aux candidats toute expression et donc toute riposte à une fake news qui les concernerait.

Les très sensibles dernières heures avant le scrutin

Jean-Noël Barrot a en effet une obsession : éviter un scénario à la slovaque. Il faut dire qu'en septembre dernier, lors des élections en Slovaquie, le candidat progressiste a été victime d'un deep fake, un montage audio réalisé grâce à l'intelligence artificielle, posté sur Facebook à l'avant-veille du vote et devenu viral. Dans cette fausse conversation, on entend le candidat expliquer qu'il va truquer les résultats. Difficile de quantifier avec précision l'impact sur les votes, toujours est-il que ce candidat a perdu, alors que les sondages le donnaient gagnant.

À en croire le gouvernement, la France a des raisons de s'inquiéter d'éventuelles manœuvres de définsormation ou d'ingérences numériques étrangères. Le gouvernement recense en effet des attaques informationnelles, souvent venues de Russie, ces dernières semaines.

Des attaques protéiformes recensées récemment

Il y a par exemple eu un faux site de recrutement de l'armée, pour inciter 200 000 Français à s'engager en Ukraine, ou encore une vidéo faussement attribuée à la radio RFI, évoquant une épidémie de tuberculose à cause de soldats ukrainiens dans des hôpitaux français.

La semaine dernière, c'est le candidat du PS Raphaël Glucksmann qui a été victime d'intox relayées par des comptes liées à la Chine. Autant de fake news susceptibles de perturber les élections. Le ministre de l'Europe, qui reçoit dimanche et lundi ses homologues allemands et polonais pour davantage de coordination, dévoilera d'ailleurs à ce moment-là d'autres attaques récentes. Un cadre Renaissance le affirme : "On sait que le risque cyber sera maximal dans la dernière ligne droite de la campagne."

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