Élections européennes : les enjeux et le fonctionnement du scrutin

Le scrutin s’étalera du 6 au 9 juin et influera sur la feuille de route législative européenne. Dans plusieurs pays, ces élections sont teintées par la crainte de la poussée de l'extrême droite.
Article rédigé par Angélique Bouin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Le Parlement européen à Strasbourg, le 20 avril 2019. (JULIEN PASQUALINI / RADIO FRANCE)

En France, le vote pour les élections européennes sera le dimanche 9 juin, avec, à la clé, 80 sièges sur les 720 à pourvoir. Le scrutin est proportionnel : plus un parti a de voix, plus il envoie de représentants à Strasbourg, au Parlement européen. Les élus se regroupent ensuite, non pas par nationalité, mais par affinités politiques.

Les membres de LR siègent, par exemple, au Parti populaire européen (PPE) de droite et de centre droit. Les macronistes sont chez Renew. Le Parlement compte aussi un parti d’extrême gauche et deux d’extrême droite car ils n’ont jamais, à ce stade, réussi à s’entendre en raison notamment de leurs divergences vis-à-vis de la Russie.

Immigration et inflation au centre de la campagne

Lors de ces élections, on s’attend justement à une forte poussée de l’extrême droite et des eurosceptiques, à l’image de la bascule observée depuis des mois dans bien des pays d’Europe. Avec, dans la tête des observateurs, la récente victoire surprise aux Pays-Bas du souverainiste islamophobe Geert Wilders.

Un véritable électrochoc dans les milieux proeuropéens car il a bâti sa notoriété sur le rejet des migrants, des fonctionnaires de Bruxelles, et dans la dernière ligne droite, sur la défense du pouvoir d’achat. L'inflation et l’immigration s’annoncent d’ailleurs comme des thématiques centrales de la future campagne électorale.

Ces élections donnent le "la" pour la suite du processus européen. Dans la foulée des élections, les 27 vont se doter d’une nouvelle Commission, d’un nouveau président du Conseil et d’une nouvelle feuille de route législative, en ayant bien en tête les nouveaux équilibres politiques au sein du Parlement, d’où l’importance d’aller voter.

Un scrutin éclipsé par des enjeux nationaux

Mais dans nombre de pays de l’Union européenne on a l’impression que l’enjeu européen sera éclipsé par la politique nationale. En France, par exemple, avec le match Macron-Le Pen. Mais aussi ailleurs, comme en Belgique, où le scrutin européen est doublé d’un scrutin national. Un peu partout les enjeux européens passent souvent en second plan. En France on entend déjà dire que ce sera un avant-goût de la présidentielle de 2027, une élection de mi-mandat pour Macron ou un test pour Le Pen.

C’est assez regrettable car le véritable enjeu de ces élections est ailleurs, sur les questions aussi importantes que l’immigration, la transformation écologique et numérique de nos économies, l’État de droit ou encore notre sécurité face à Moscou. C’est à 27 que nombre de décisions concrètes sont prises et c’est donc le programme européen des partis nationaux qu’il faudra regarder avant de glisser un bulletin dans l’urne.

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