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Le brief éco. Le Brésil est au bord de la récession

La croissance de la première économie d’Amérique latine n’arrive pas à décoller. Une douche froide pour ceux qui avaient salué l’élection du président d'extrême droite, Jaïr Bolsonaro, en octobre dernier. 

Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mine de minerai de fer à Mariana (Brésil). (DOUGLAS MAGNO / AFP)

Huit petits mois au pouvoir et déjà la désolation en matière d'économie au Brésil. Le PIB (la richesse produite par le pays) a reculé de 0,2% sur le premier trimestre. Les trois derniers mois de 2018 s’étaient déjà soldés par une croissance quasi nulle, d’où ces craintes de récession. On parle de récession à partir de  deux trimestres consécutifs de croissance négative.

Les analystes attribuent le repli du PIB brésilien du début d’année en partie à des facteurs temporaires, notamment la forte chute de la production de minerai de fer. La rupture d’un barrage, qui a fait récemment 270 morts ou disparus, a obligé l’industrie locale à fermer de nombreuses mines, ce qui a entraîné une chute de près de 30% de la production de fer. Cette catastrophe, d’abord humaine, touche l’économie d’un pays déjà fragilisé par une profonde crise en 2015-2016 et aujourd'hui une série d’indicateurs décevants : le chômage progresse à nouveau et touche près de 13% de la population active. Entre 13 et 14 millions de Brésiliens sont aujourd’hui sans emploi.

Les réformes en question

En accédant au pouvoir au mois d’octobre, Jaïr Bolsonaro avait rassuré les marchés en promettant une série de changements avec un ministre de l’Economie ultra-libéral. Réforme radicale des retraites, important train de privatisations, mesures d’austérité pour redresser les comptes. Le miracle ne peut pas se produire en huit mois de présidence mais visiblement la mayonnaise ne prend pas.

Aux mauvais résultats de l’industrie, il faut ajouter la baisse des rendements de l’agriculture et la faible progression du secteur des services. D’une croissance initiale prévue de 2,5% pour l’année, le Brésil devrait devoir se contenter d'1,6% voire 0,9%, selon certains économistes. La partie est donc loin d’être gagnée pour le président Bolsonaro qui se retrouve face à un dilemme : poursuivre les réformes drastiques pour redresser le pays, ou lâcher un peu de lest pour relancer la machine, mais au risque d’aggraver les comptes.

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