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La campagne électorale de l’entre-deux tours se jouera notamment sur le terrain social

Qu’est-ce qui oppose, ou réunit, les deux candidats finalistes pour le second tour de la présidentielle ?

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Marine Le Pen, Rassemblement national (à gauche) et Emmanuel Macron, La République en marche (à droite), les deux finalistes pour l'élection présidentielle de 2022. (JOEL SAGET / AFP)

En passant à la loupe le programme de Marine Le Pen, le plus surprenant est de constater qu’il regroupe à la fois des mesures sociales que ne renierait pas la gauche, et des propositions libérales facilement défendables par la droite. Un positionnement qu’Alain Trannoy, professeur à l’École des hautes études en sciences sociales de Marseille, n’hésite pas à qualifier de "en même temps"généralement attribué à Emmanuel Macron.

Quand on égrène les mesures proposées par Marine Le Pen, nous trouvons la construction de 100 000 logements sociaux et étudiants par an sur l'ensemble du quinquennat ; la revalorisation du salaire des enseignants et soignants ; la revalorisation du minimum vieillesse à 1 000 euros ; la renationalisation des autoroutes pour faire baisser le prix des péages de 15%. En revanche, la liste est moins fournie en ce qui concerne les propositions "libérales". Plus facile à dire qu’à appliquer : la débureaucratisation de l’Éducation nationale ; l’exonération de l’impôt sur les sociétés et de l’impôt sur le revenu pour tous les jeunes actifs jusqu’à 30 ans, ce qui pourrait être source d'inégalités, etc.

En face, que propose le candidat Macron ?

Sans être exhaustif, il y a deux marqueurs forts dans ce que propose Emmanuel Macron : la réforme du système des retraites et le plein emploi. Réforme des retraites : repousser l’âge de départ à 65 ans est une prise de risque potentiellement explosive sur le plan social. L’objectif affiché pendant la campagne est un signal : "Je vous aurai prévenus"… Une fois au pouvoir pour un second mandat : "Je ne vous aurai pas pris en traître sur cette réforme". Restera à maîtriser la grogne dans la rue.

Engagement périlleux dans un contexte international incertain, mais l'objectif du plein emploi est atteignable. Pendant le quinquennat qui se referme, le chômage a baissé de 9,5 à 7,4% de la population active mais grâce essentiellement à l'interim et aux contrats de courte durée. La vraie victoire sera d'obtenir plus d'emplois, et des emplois longs et pérennes. Cela veut dire créer les conditions favorables en termes d'investissements des entreprises, de formation et de qualification.

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