En France, la consommation de carburants routiers a reculé de 1,7% sur les sept premiers mois de l'année 2023

L'inflation ne peut, à elle seule, expliquer cette légère baisse de la consommation d'essence et de gasoil. Les causes sont multiples.
Article rédigé par franceinfo, Emmanuel Cugny
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Des pistolets de carburant dans une station-service, le 22 mars 2023. (VALLAURI NICOLAS / MAXPPP)

L’UFIP Energies & Mobilités, filiale de l’Union française des industries pétrolières, voit plusieurs raisons à cette consommation d'essence et de gasoil en baisse dans les stations-service. Les conséquences de la guerre en Ukraine en termes d’inflation n'expliquent pas tout. Bien sûr, l’envolée du prix des carburants contribue à ce phénomène mais les causes sont plus structurelles.

>> Baisse de la production, consommation historique... Pourquoi les prix des carburants repartent (encore) à la hausse

La France dispose d’un parc automobile rajeuni, donc plus efficient, qui consomme moins. L’utilisation du carburant est optimisée. Il y a le développement de ce que l’on appelle les mobilités douces (le vélo entre autres). De plus en plus de Français plébiscitent le train… et puis, bien sûr, le développement de la voiture électrique. Ce phénomène touche le monde entier. Plus de 10 millions de véhicules électriques ont été vendus l’année dernière – dans le monde – et les ventes devraient croître encore de 35% cette année.

Un repli régulier depuis plusieurs années 

Le repli est très sensible. Ce n’est pas un recul important mais il existe bel bien : la consommation française de carburants routiers a reculé de 1,7% sur les sept premiers mois de cette année 2023 et le mouvement est continu depuis au moins 2018/2019. La pandémie de Covid fait partie des éléments déclencheurs.

Le président de l’UFIP, Olivier Gantois, confirme que l’on observe clairement une stagnation, voire une légère baisse de la demande de carburants de l’ordre de 1% dans l’hexagone, depuis plusieurs années.

Peut-on dire que cela va dans le sens des objectifs fixés par le gouvernement pour réduire les émissions de CO2 ? Nous en sommes encore très loin. Si nous voulons atteindre notre objectif de décarbonation à l’horizon 2035, il va falloir accélérer la cadence sérieusement. Notre consommation en carburants devra baisser de 40% d’ici-là. Il y a encore loin de la coupe aux lèvres, mais le repli de la consommation en carburants semble amorcé pour de bon.

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