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Sciences : ralentir le vieillissement des intestins pourrait rajeunir tout l’organisme

Des scientifiques du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) ont découvert qu'en retardant le vieillissement de l'intestin chez des poissons, on peut retarder le vieillissement de tout l'organisme.
Article rédigé par Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Des poissons zèbres (Danio rerio) dans un laboratoire (illustration). (HOUET  MICHEL / MAXPPP)

Des chercheurs de l'Institut de recherche sur le cancer et le vieillissement de Nice ont pensé à tenter une expérience surprenante sur des intestins de poissons zèbres. Le rôle particulier de l'intestin dans le vieillissement est établi depuis longtemps et chez les poissons comme chez nous, il est l'un des organes qui vieillit en premier et qui entraîne le vieillissement du reste de l'organisme. On sait en effet depuis plus d'un siècle que plus nous vieillissons, moins le tube digestif joue son rôle de barrière et plus il laisse passer certaines particules, bactéries, microbes indésirables dans le sang, ce qui peut à la longue nuire de l'organisme. C'est pour cela que l'intestin est un organe très étudié dans les stratégies anti-âge.

Des pistes prometteuses pour l'homme

Ce vieillissement d'un organe est visible dans les extrémités de ses chromosomes qu'on appelle des télomères. Le raccourcissement de ces télomères est un signe de vieillissement. Ces chercheurs ont donc tenté d'inverser le processus de raccourcissement des télomères en insérant chez un poisson zèbre des fragments d'ADN permettant aux cellules intestinales de produire l'enzyme responsable, au contraire, de l'allongement des télomères. Ils ont observé effectivement que l'intestin du poisson zèbre avait arrêté de vieillir, mais que cela générait aussi une amélioration générale du reste de l'organisme de ces poissons zèbres et une augmentation de l'espérance de vie.

Ces travaux confirment l'importance d'une bonne santé intestinale à tout âge. Ce qui passe notamment par une alimentation équilibrée, riche en fibres et sans trop d'aliments transformés. Et ces recherches ouvrent des pistes prometteuses de recherche chez l'homme. Car le poisson zèbre partage 70% de ses gènes avec nous et 84% des gènes liés à des maladies humaines ont un équivalent chez lui. Le vieillissement du poisson zèbre est notamment similaire à celui des humains dans des maladies telles que l'arthrose, les maladies neurodégénératives et certains cancers.

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