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Musique : comment les basses fréquences dans un morceau enflamment le dancefloor des discothèques

Ce que les DJ, les musiciens et les fêtards ressentaient, intuitivement se confirme scientifiquement :  ce sont bien les basses, les notes graves, qui enflamment les pistes de danse dans les discothèques.

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Une discothèque à Limoges (Haute-Vienne). (NATHALIE COL / RADIO FRANCE)

Nous avons désormais un chiffre  : rajouter des basses, sur n’importe quel morceau et à n’importe quel moment fait spontanément augmenter de 12% l'activité des danseurs sur la piste. C’est le résultat d'une étude canadienne qui vient de paraître dans la revue Current biology. Ces chercheurs ont transformé un concert de musique électronique en étude scientifique.

Cela s’est passé dans une salle de spectacle qui sert aussi de laboratoire pour l'Université McMaster à Hamilton, dans l'Ontario, au Canada. Durant 55 minutes, dans les enceintes il y avait de la musique du groupe Orphx et sur la piste, 130 personnes dont la moitié portaient des bandeaux de détection de mouvement. Durant ce concert, les chercheurs ont allumé et éteint par intermittence, toutes les deux minutes, des notes en très basses fréquences. Précisons que ces sons qui étaient ajoutés ou retirés étaient indétectables pour les participants. Résultat : lorsque  les haut-parleurs basses fréquences étaient allumés, la quantité de mouvement des danseurs augmentait de 12%.

Les basses nous donnent envie de bouger même à notre insu 

Il y a deux explications possibles et complémentaires à cette envie de bouger. la première est une piste que la science étudie depuis une quinzaine d’années : notre cerveau est plus sensible au rythme, quand celui-ci est donné par des basses fréquences. C'est ce que confirme Félix Bigand, qui travaille sur le sujet à l’Institut de technologie de Rome, contacté par franceinfo. Le tempo crée par les basses provoque donc plus facilement un effet d'entraînement collectif sur la piste, et aide les danseurs a se synchroniser.

Ensuite, seconde explication, et celle ci est nouvelle, est apportée par cette étude canadienne : c'est que notre corps ressent les basses fréquences, même quand nos oreilles ne les entendent pas, car les vibrations des basses stimulent notre système tactile, notre peau, mais aussi notre oreille interne. C'est comme cela que ces basses fréquences créent spontanément un effet d’entraînement sur notre système moteur et qu’elles nous font donc vibrer et danser à l’unisson. 

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