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Le billet vert. Comment sont contrÎlés les sites Seveso ?

Les inspecteurs des risques industriels sont sur le terrain avec les enquĂȘteurs judiciaires et les gendarmes pour comprendre ce qui s’est passĂ© dans l'usine Lubrziol de Rouen. Leur travail se fait Ă©galement en amont avec les industriels.

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un site Seveso à Clérieux (DrÎme). Photo d'illustration. (MAXPPP)

AprĂšs l’incendie de l’usine Lubrizol Ă  Rouen les inspecteurs des risques industriels sont Ă  pied d’Ɠuvre avec les enquĂȘteurs judiciaires et les gendarmes pour comprendre ce qui s’est passĂ© mais leur travail se fait aussi bien en amont avec les industriels.

Ils sont 1 500 inspecteurs dans la France entiĂšre pour contrĂŽler 1 300 sites Seveso seuil bas et seuil haut comme l'usine Lubrizol. Mais ils n'ont pas seulement ces sites chimiques hautement dangereux Ă  surveiller puisqu'ils doivent avoir un regard sur prĂšs de 500 000 installations classĂ©es pour l’environnement (ICPE). Cela peut ĂȘtre une carriĂšre, une dĂ©charge, un incinĂ©rateur, mais aussi une station-service, un parc Ă©olien ou un pressing quand celui-ci utilise du perchloroĂ©thylĂšne (ce qui est aujourd'hui interdit).

Plusieurs régimes de contrÎles

Evidemment avec autant d'installations, impossible de passer chaque annĂ©e sur les sites. Pour les petites installations, les moins dangereuses comme les stations-service, leur travail a Ă©tĂ© simplifiĂ© avec un dossier d’enregistrement. Pour d'autres, il faut une autorisation plus contraignante et les inspecteurs des directions rĂ©gionales de l'environnement, de l'amĂ©nagement et du logement (Dreal) accompagnent l'industriel dans son projet.

De plus en plus de missions sont confiées par les industriels à des cabinets agréés. Les inspecteurs doivent leur dire quelles études d'impact ils doivent mener, quels rejets ils peuvent avoir dans l'environnement. Ensuite, ils autorisent ou non le site à fonctionner et ils viennent le contrÎler tous les trois à sept ans en fonction des risques. Enfin, pour les plus dangereux comme les sites Seveso seuil haut, avec de nombreux produits chimiques sur le site, il leur faut la liste complÚte des substances et que l'industriel participe aux plans de prévention des risques.

Les inspecteurs font rĂ©guliĂšrement des contrĂŽles inopinĂ©s ou pas sur site. Ils peuvent ordonner des travaux voire des fermetures d’usine mais cela se fait sous l’autoritĂ© du prĂ©fet, surtout quand il y a beaucoup d’emplois en jeu.

Lubrizol a été inspecté 39 fois en 5 ans

Depuis l’accident de 2013 oĂč un gaz avait dĂ©gagĂ© une forte odeur d’Ɠuf pourri pendant des semaines, les inspecteurs sont venus 39 fois sur le site de Lubrizol, qui a investi plusieurs milliers d'euros dans la sĂ©curitĂ©. C'est une des raisons qui font penser Ă  une piste criminelle et non Ă  un accident industriel. Mais le parquet ne confirme pas pour l'instant. Aujourd’hui, beaucoup d'agents sont mobilisĂ©s par la cellule de crise et l’enquĂȘte, alors qu'il y a 75 sites Seveso en Seine-Maritime pour une cinquantaine d’agents, et plus de mille autres petites installations moins Ă  risque Ă  surveiller, comme notamment les Ă©oliennes.

De leur cĂŽtĂ©, les syndicats des agents publics s’inquiĂštent des nouvelle baisses d’effectifs l'an prochain au ministĂšre de l’Environnement dont ils dĂ©pendent. MĂȘme si la prĂ©vention des risques a Ă©tĂ© plutot Ă©pargnĂ©e jusqu’ici, elle perd de nouveaux des postes depuis deux ans, environ une vingtaine sur l'ensemble de la France. Pour eux, l'exemple Ă  suivre c'est celui de l’AutoritĂ© de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (ASN), qui a 500 agents pour contrĂŽler 19 centrales et quelques dizaines de sites industriels, mais surtout avec une rĂ©elle indĂ©pendance vis-Ă -vis des prĂ©fets.

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