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La pollution de l'air baisse avec le confinement, mais moins qu'en mars

Airparif publie mardi matin une étude sur la pollution du trafic routier pendant ce deuxième confinement en Île-de-France. Une étude qui montre qu’elle a beaucoup moins baissé qu’au mois de mars. Même constat dans d'autres régions françaises. 

Article rédigé par franceinfo, Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des embouteillages sur le périphérique parisien le 11 mai 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

C'est assez logique, avec le confinement il y a moins de circulation. Au mois de mars, l'air le long des routes était aussi pur que dans les parcs et jardins, il faut dire que dès la première semaine de confinement, le trafic routier avait baissé de 70%. Cette fois Airparif nous dit que nous en sommes à 20% de moins, que ce soit pour les oxydes d’azote qui sortent des pots d'échappement des diesels ou les particules fines et le dioxyde de carbone liés à la combustion des moteurs.

Une activité réduite mais pas complètement à l'arrêt

La différence aussi avec ce printemps, c'est que les écoles restent ouvertes, il y a aussi plus de dérogations, notamment pour les activités du bâtiment, pour le transport de fret et le télétravail est également beaucoup moins pratiqué. Airparif est la première association de mesure de la qualité de l’air à faire ses calculs mais le constat est le même aussi dans d’autres régions. Par exemple dans le Grand Est, le trafic routier n’a baissé que d’un tiers, la semaine dernière alors qu’en mars pendant le premier confinement, il était tombé à moins de 80%.

Une baisse insuffisante pour éviter le scénario classique des épisodes de pollution en hiver. Quand il fait beau froid sans vent, il y a la part du chauffage et du trafic routier. Aujourd'hui l’agglomération strasbourgeoise va connaître un de ces épisodes, même chose dans les Hauts-de-France en fin de semaine dernière. À Lille aussi, les polluants sont venus d’un trafic encore bien dense et de la mise en route des chaudières et des feux de cheminée.  

La pollution de l’air est un facteur aggravant

Comme s’en doutaient les chercheurs, une étude publiée la semaine dernière dans la revue Cardiovascular Research confirme que la pollution de l’air est un facteur aggravant du coronavirus Covid-19 : vous savez quand on parle des comorbidités des patients. À partir des données épidémiologiques, les chercheurs de l'institut Max Planck de Mayenne en Allemagne concluent que 15% des morts du covid dans le monde étaient aussi des personnes exposées à une pollution de long terme. C’est 18% pour la France et cela monte à 27% pour les pays les plus pollués d’Asie de l'est, comme la Chine. Sans prouver la causalité directement, les chercheurs rappellent qu’il serait bien utile de lutter contre cette pollution si l’on veut mieux affronter une maladie respiratoire. Mais ce que nous montre aussi le confinement, c'est que l'on a beau réduire le trafic routier, il reste encore beaucoup d’autres sources d’émissions comme le chauffage ou les polluants agricoles pour améliorer la qualité de l’air. 

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