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Environnement : allons-nous manquer de sable ?

Les plages de nos vacances semblent éternelles. Et pourtant, le sable est une ressource en voie de disparition, car nous en consommons toujours plus, et là aussi nous avons dépassé les limites. 

Article rédigé par franceinfo - Anne Le Gall
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 239 min
Carrière de sable au Mont-Saint-Guibert (Belgique). (JEAN-MARC QUINET / MAXPPP)

En ce jour du "dépassement", les mauvaises nouvelles s'enchaînent. Et même le grain de sable a du souci à se faire. Nous consommons en effet, chaque année sur Terre, 18 kilos de sable par habitant. 50 milliards de tonnes et si on y ajoute la consommation de gravier. Il y a de quoi construire chaque année un mur de 27 mètres de haut et de large qui ferait le tour de la terre au niveau de l'équateur. 

>> "Jour du dépassement" : l'humanité a consommé l'ensemble des ressources que la nature met un an à produire et à renouveler

Au niveau mondial, cette consommation de sable et granulats a été multipliée par trois en vingt ans parce que nous l’utilisons dans la construction des bâtiments, des routes. Il faut par exemple 200 tonnes de sable pour construire une maison et 30 000 tonnes pour chaque kilomètre d'autoroute. Du sable, on en a aussi besoin pour fabriquer du verre, des composants électroniques ou même des pneus. Ce sable est prélevé à la fois dans des carrières, des rivières ou des fonds marins et des plages.

En revanche, on ne peut pas utiliser le sable du désert pour fabriquer du béton car les grains de sable sont trop petits et trop ronds pour que le mélange puisse tenir. Dans un rapport publié cette année, des experts des Nations unies ont une nouvelle fois alerté : il faut désormais traiter ce matériau banal comme une ressource stratégique. Car l’environnement paie trop cher cet appétit sans contrôle pour le sable. Si les stocks s'épuisent, il faut des dizaines de milliers d'années pour que la nature produise ce sable, par un phénomène d'érosion et d'usure des roches et des sols.

Des conséquences multiples à cette disparition

Les plages risquent donc de disparaître, car sous l’effet de cette extraction et de la montée du niveau de la mer, les trois quarts des plages du monde reculent. Les prélèvements de sable entraînent aussi une modification des sols, de la biodiversité, un affaissement des rivages, des pollutions des nappes d’eau souterraines.

Évidemment cette consommation de sable accompagne l'urbanisation et le développement de certaines parties du monde, et l'on ne va pas pouvoir s'en passer mais l'ONU préconise une réglementation internationale plus claire.

Et comme pour l'énergie, la sobriété fait partie des solutions : pour économiser du sable, il faudrait par exemple utiliser davantage de bois pour la construction, rénover les bâtiments quand c’est possible au lieu de les détruire. Surtout, il faudrait recycler, le plus possible, les anciens matériaux de construction en les concassant.

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