Cet article date de plus de trois ans.

Le billet sciences du week-end. Une nouvelle façon de vivre et de consommer : la low-tech

Conséquence de la crise du Covid-19, des composants électroniques indispensables dans tous nos objets du quotidien sont en rupture de production. Une pénurie qui affecte de nombreuses chaînes de fabrication industrielle. L'heure de la low-tech est arrivée pour ne plus de dépendre de la high-tech...

Article rédigé par franceinfo, Gérard Feldzer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Corentin de Chatelperron, Elaine Le FLoch et Pierre-Alain Levêque, le 20 février 2016 à bord du "Nomade des mers", un véritable bateau-laboratoire quitte Concarneau pour un tour du monde. Objectif : découvrir des objets de qualité, durables, ce qu'on appelle la low-tech.  (FRED TANNEAU / AFP)

La high-tech, grande consommatrice d'énergie et de matériaux, est omniprésente dans nos vies. Actuellement, 30 milliards d’appareils connectés sont en circulation dans le monde et sont responsables de 13% de la consommation électrique.  Une tendance qui devrait encore s'accélérer, notamment en France car, d'ici 2023, un Français possédera entre trois et quatre objets connectés et passera plus de 18h hebdomadaires sur Internet.   

Les low-tech à la rescousse  

Face à cette orgie numérique, les low-tech nous poussent à remettre en question la société de consommation et le tout jetable. Cet ensemble de technologies et de savoir-faire a donc pour objectif de simplifier les processus de fabrication et tenter de faire mieux avec moins de complexité, moins de matériaux.  

Selon Corentin de Chatelperron, un jeune ingénieur qui a fabriqué un voilier au Bangladesh avec de la fibre de jute, une ressource naturelle locale, la low-tech se définit selon trois critères :   

La low-tech a trois qualités : utile, comme l’accès à l’eau, l’énergie ou la nourriture. Accessible, car fabriquée et réparable partout dans le monde. Durable, car utilisant des énergies renouvelables, des ressources naturelles ou issues du recyclage. 

Corentin de Chatelperron, fondateur de l'association Low-tech Lab

Durant l'été 2013, Corentin de Chatelperron debout sur son bateau "Gold of Bengal", un esquif de 6,5 mètres entièrement composé en fibres naturelles. (MM/JH / CORENTIN DE CHATELPERRON / AFP)

Corentin de Chatelperron, créateur de l’association Low-tech Lab, seul à bord de son petit voilier, a navigué six mois avant de revenir en France, le temps d’expérimenter une autonomie en énergie et en nourriture, un nouveau mode de vie en quelque sorte.

Corentin de Chatelperron a enchaîné avec un tour du monde, à bord d’un catamaran réhabilité en laboratoire des low-tech, nommé Nomade des mers, avec déjà 50 escales au compteur et plein de bonnes idées de low-tech captées au passage. 

"Au Sénégal, précise Corentin, on a étudié l’éolienne low-tech réalisée à partir de moteurs d’imprimantes recyclées qui permettent de recharger un portable ou une lampe. En Malaisie, les larves des mouches "soldats noires" transforment de manière très efficace les déchets organiques. On obtient du compost et les larves sont données à manger à des élevages d’animaux comme des poulets ou des poissons.” 

Une vie low-tech  

Pour les adeptes, il n’est pas question de repousser la technologie mais de mieux l’utiliser. Plusieurs applications, le fairphone par exemple, un mobile où chaque composant est changeable et réparable, le Raspberry Pi, un ordinateur de la taille d’une carte de crédit, disponible en open source pour quelques dizaines d’euros. Preuve de son intérêt, la SNCF l’utilise déjà pour mesurer la qualité de l’air dans ses tunnels et Michelin pour mesurer la température dans ses usines !

Les coopératives de réparation de vélo ou encore le rétrofit des vieux véhicules en électrique œuvrent aussi pour le low-tech. Corentin de Chatelperron, lui, veut  partager toutes ces idées, à travers son association.

On s’est rendu compte que partout dans le monde, il y a des gens qui trouvaient de bonnes idées pour répondre de manière locale à leurs besoins de base. Mais, alors qu’elles pourraient servir à des millions de personnes partout dans le monde, elles restaient à échelle très locale. C’est pour cela que l’on a créé l’association Low-tech Lab.   

Corentin de Chatelperron

Corentin de Chatelperron présente un système hydroponique pour faire pousser des graines sans terreau ou terre, le 20 février 2016 à bord de son bateau-laboratoire, le "Nomade des mers" dans le port de Concarneau. (FRED TANNEAU / AFP)

À lire et à regarder 

- Des exemples en vidéo par Corentin de Chatelperron lors de l’odyssée du bateau Nomade des Mers.    

Applications concrètes de la low-tech, par les jeunes de l’association    

Le Monde : Un programme 2021 riche en innovations 

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