Imaginez Versailles au quotidien, à l'époque des rois

La vie quotidienne à la cour royale de Versailles n'était pas vraiment ce que l'on imagine. Des centaines de courtisans flagorneurs s'entassaient dans 220 appartements, souvent sous les combles du château, sans eau courante ni chauffage. Des cuisines exiguës, voire clandestines, étaient installées dans des réduits nauséabonds. On respirait le graillon et les vêtements empestaient. Plein d'inconfort, donc, cependant on vivait proche du roi Soleil, c'est ce qui importait.

Pour cacher les odeurs, on craignait l'eau. On se frictionnait alors avec des lotions parfumées. À Versailles, tous ces parfums mélangés rendaient l'atmosphère pestilentielle pour le nez délicat du roi. II finira par n'autoriser qu'un seul parfum, son préféré : la fleur d'oranger. D'où l'importance de l'Orangerie. Les jeux d'argent étaient interdits dans le royaume, sauf à Versailles. Louis XIV savait que l'aristocratie endettée se retrouvait à sa merci : certains nobles, y compris des femmes, perdaient des fortunes au jeu et le roi, en prêtant ou en épongeant les dettes, les tenait sous sa coupe.

Le Hameau de la Reine

Sous Louis XVI, Marie-Antoinette a aussi laissé sa trace à Versailles. Elle décida de s'impliquer elle-même dans l'éducation de ses enfants. Fidèle à la pensée de Jean-Jacques Rousseau considérant que pour comprendre les choses il faut en faire l'expérience, la reine créa le Hameau, dans le parc, afin de parfaire l'éducation du dauphin. Le futur souverain se devait d'avoir une parfaite connaissance de l'agriculture pour régner sur un peuple de paysans. Ceci dit, Marie-Antoinette profitera surtout de son hameau pour faire des fêtes insensées.

Enfin, tout près de Versailles, on peut visiter la ferme de Gally. De là, venaient tous les jours les victuailles pour la cour. Il y avait autrefois une hiérarchie stricte dans les produits consommés : la chasse était réservée à l'aristocratie qui abusait des viandes à tous les repas (résultat, les nobles souffraient de douleurs atroces à cause de la goutte), les paysans, eux, devaient se contenter des légumes enfouis dans la terre.