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Conférence sociale : la CGT lance "un ultimatum" à François Hollande

Invité de France Info vendredi matin, Thierry Lepaon a conditionné la participation de la CGT à la conférence sociale à la réponse de François Hollande sur sa définition du "dialogue social". "C'est un ultimatum", a lancé le secrétaire général de la CGT.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

 A quelques jours de l’ouverture lundi de la conférence sociale, la CGT lance un ultimatum au patronat et au gouvernement. "La CGT a pour principe d’être présente partout où les intérêts des salariés sont en jeu. Nous allons défendre 104 propositions concrètes dans l’ensemble des tables rondes qui nous sont aujourd’hui ouvertes ", a déclaré Thierry Lepaon sur France Info. Mais il y a un "mais". "Je vous avoue que la manière dont Manuel Valls s’est comporté à l’encontre des engagements qui avaient été négociés entre les syndicats de salariés et les syndicats d’employeurs ces derniers jours perturbent fortement notre organisation ", a-t-il poursuivi.

"C'est un ultimatum, oui"

Et c’est ce qui l’a contraint d’ailleurs à écrire à François Hollande, explique le secrétaire général de la CGT. "J’attends de François Hollande le respect des engagements pris dans la cadre du dialogue social dans notre pays. On a aujourd’hui un Premier ministre qui prend des décisions contraires à ses engagements, contraires aux accords signés ", estime Thierry Lepaon qui reproche notamment à Manuel Valls d’avoir "rassuré " Pierre Gattaz avant l’ouverture de la conférence sociale sur un certain nombre de questions. "Je considère qu’aujourd’hui Pierre Gattaz a exercé à nouveau une pression sur le Premier ministre, que celui-ci a cédé et ça met en cause le bon déroulement de la conférence sociale ", a déclaré Thierry Lepaon.

A la question 'Est-ce un ultimatum?', le secrétaire général de la CGT répond : "C'est un ultimatum, oui. La lettre que j'ai adressée à François Hollande est suffisamment précise pour qu'il puisse répondre précisément sur ce qu'il entend (par) la formule dialogue social ", a-t-il expliqué.

"Nous déciderons lundi"

La CGT qui, après le MEDEF, pose à son tour ses conditions avant la conférence sociale qui se tiendra lundi et mardi prochains. "Notre participation sera proportionnelle à la réponse que nous fera François Hollande sur la question du dialogue social. C'est-à-dire que nous déciderons lundi matin de notre présence, à la fois au discours de Manuel Valls, à la fois dans les tables rondes, en fonction de la réponse que nous fera François Hollande ", a répété Thierry Lepaon.

 

Grève à la SNCM  et mouvement des intermittents

Egalement interrogé sur la grève à la SNCM, le numéro un de la CGT a  jugé que les conditions d'une sortie de conflit n'étaient pas réunies. "On assiste à un saccage de la part de ce gouvernement de la continuité territoriale entre la Corse et le continent ", a affirmé Thierry Lepaon, estimant que "les conditions d'exploitation ne sont pas réunis pour qu'il puisse y avoir une sortie du conflit ".

 

Enfin, dans le mouvement qui concerne les intermittents du spectacle, la CGT juge la mobilisation nécessaire mais se défend d'imposer la grève. "La CGT n'empêche jamais personne de travailler, la CGT s'oppose à la convention chômage telle qu'elle a été négociée ", a dit Thierry Lepaon. "Elle s'oppose à l'agrément qui a été donné par le ministre du Travail, elle organise la riposte qui est une riposte nécessaire, utile pour l'avenir du spectacle vivant dans notre pays ", a souligné le secrétaire général de la CGT.

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