Européennes : la guerre des chaînes
Le président, qui
s'affichera demain au côté d'Angela Merkel en Allemagne, va s'exprimer dans les
prochains jours sur l'Europe, peut-être à la télévision. La date et la formule ne sont
pas encore arrêtées. François Hollande, confie l'un de ses proches soutiens, veut
s'impliquer en première ligne dans cette
campagne qui s'annonce difficile pour la majorité.
Les médias se bagarrent
déjà pour offrir des affiches de premier choix pour ces Européennes, ce qui est
quand même plutôt bon signe : ce scrutin est censé n'intéresser personne,
avec une abstention estimée à plus de 60%.
Il y a d'abord l'émission
qui fait polémique : le débat à Bruxelles dans une semaine entre les cinq
principaux candidats à la présidence de la commission à Bruxelles, sera
retransmis en direct par vingt chaînes publiques européennes. Mais aucune de France Télévisions , qui ne diffusera que
sur sa web TV.
Un autre choix a été fait
sur la télé publique : David Pujadas a programmé le même jour sur France 2 un magazine spécial consacré à l'euro,
avec... Dominique Strauss-Kahn lui-même. De quoi affoler tous les compteurs. Une
affiche beaucoup plus alléchante que le quintet techno communautaire.
Une autre polémique se profile à l'horizon.
Et toujours sur France 2 . DPDA , le 22 mai, le jeudi qui précède le scrutin. Le même David
Pujadas, décidément très en pointe dans cette campagne, va proposer un débat entre chefs de partis, Jean-Luc Mélenchon, Marine
le Pen, Jean-François Copé, François Bayrou, Emmanuel Cosse et... Jean-Christophe
Cambadélis. Jusque ici, tout va bien, si ce n'est que le Premier secrétaire du
Parti Socialiste a décidé hier soir de céder sa place... à Martin Schulz, le
président du parlement européen, candidat à la succession de José Manuel Barroso.
De quoi mettre en boule la présidente du Front National, qui n'a sans doute pas
envie de débattre avec Schulz, que Camba a décidé de mettre en avant, afin de
mobiliser ses électeurs. Et semer un peu la panique au passage, voire
" casser la baraque " comme le dit le patron de Solferino, ce qui ne
fait jamais de mal.
Chaque média cherche le gros coup.
Le jackpot, pas très
compliqué à monter, reste le duel musclé franco-français, comme LCI qui a décroché, le 14 mai, un
face-à-face Jean-François Copé vs
Marine Le Pen, droite " europhile " contre extrême-droite,
appellation réfutée par la patronne du FN, " europhobe ". Mediapart est entré dans la danse en
organisant un bras de fer symétrique, à gauche donc, entre Jean-Luc Mélenchon
et Jean-Christophe Cambadélis. C'est plutôt pas mal.
Il ne faut pas s'indigner
de cette tentation du spectaculaire dans le casting des invités. Les têtes de
listes régionales, inconnues pour la plupart, ne susciteront jamais
l'engouement du public, donc des électeurs. Et si nos étoiles de la politique
peuvent se bagarrer en direct sur France Info et sur toutes les chaînes pour
donner vie à une campagne qui rebute habituellement les Français, c'est bon à
prendre.
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