Too Good To Go : l'entreprise annonce une augmentation de 30% de ses utilisateurs

Too Good To Go est l'entreprise leader de la lutte contre le gaspillage alimentaire. Méleyne Rabot, sa directrice générale, est l'invitée éco de franceinfo,lundi 11 décembre.
Article rédigé par Camille Revel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Méleyne Rabot, directrice général de Too Good To Go France. (franceinfo)

Depuis son lancement en 2016, Too Good To Go a sauvé des dizaines de millions de paniers alimentaires, fournis à moindre coût par 40 000 commerçants. Son application a été téléchargée par 15 millions de Français et elle est l'entreprise, leader dans la lutte contre le gaspillage alimentaire.

franceinfo : Vous avez pris votre poste en septembre. Quels sont vos objectifs et ambitions ?

Méleyne Rabot : L'ambition que j'ai pour Too Good To go, c'est de doubler notre impact d'ici à 2025. Depuis le début, on est actuellement à 67 millions de paniers sauvés et juste pour cette année, on pense qu'on va à peu près atteindre 20 millions de paniers. On pense qu'on va pouvoir doubler ce chiffre d'ici à 2025 par diverses actions.

Comment comptez-vous faire ?

Notamment en innovant, puisque le gaspillage alimentaire, c'est 40% de la nourriture qui part à la poubelle, en fait. Et ce gaspillage alimentaire, il est partout, il est tout au long de la chaîne. Et c'est là où nous, Too Goo To Go, on intervient pour accompagner tous les acteurs de la chaîne alimentaire.

On parle de ces 67 millions de paniers en France depuis sept ans, mais vous vous êtes étendu dans le monde. Aujourd'hui, combien de pays touche Too Goo To Go ?

On est dans 17 pays actuellement, quinze en Europe et également aux États-Unis et au Canada.

Avez-vous vu votre nombre d'utilisateurs augmenter avec l'inflation ?

On a 5 millions d'utilisateurs qui nous ont rejoints cette année. Ça fait un peu plus de 30% d'augmentation, probablement à cause de l'inflation. On répond à plusieurs enjeux, à la fois un enjeu sur le fait de mettre fin au gaspillage alimentaire, qui est l'action numéro un, identifiée comme celle la plus actionnable à petite échelle pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. On a donc des Français qui nous rejoignent pour ça, mais on a aussi vu une augmentation de presque 9% des prix des aliments sur le mois d'octobre. Donc, forcément, on a un certain nombre de Français qui rejoignent l'application pour trouver des paniers à petit prix.

Est-ce que vous connaissez le profil de vos utilisateurs ?

Étonnamment, le profil est assez varié. En rejoignant Too Goo To Go, je pensais qu'on allait tomber plutôt sur des étudiants. Figurez-vous qu'en fait, on a une représentation de tous les Français. Effectivement, 15 millions d'utilisateurs, ça fait presque un Français sur quatre et on n'a pas un Français sur quatre qui est étudiant en France. On s'adresse aussi bien aux familles qu'aux étudiants, à tout actif qui a envie d'être actif dans la lutte contre le gaspillage alimentaire, mais qui est aussi en recherche de petits prix.

Est-ce que vous avez calculé combien un de vos utilisateurs peut économiser en utilisant Too Goo To Go ?

On a l'habitude de calculer qu'un utilisateur qui prendrait un panier, sur Too Goo To Go par semaine, économiserait environ 500 euros par an. Plus généralement, avoir des pratiques antigaspi permet d'économiser à peu près 1 000 euros par an. Un Français en moyenne jette 29 kilos de nourriture par an. Sur la période de Noël, on vient de faire une étude, ce sont trois kilos de nourriture qui vont être jetés juste à cette période-là. Donc, effectivement, ça permet de faire des économies.

À l'autre bout de la chaîne, un commerçant qui devient votre partenaire, lui, peut augmenter son chiffre d'affaires de combien ?

Il peut augmenter son chiffre d'affaires, mais il faut revenir à l'essentiel du modèle. On n'est pas là pour augmenter le chiffre d'affaires, on est là pour éviter que ces invendus partent à la poubelle. On va surtout en fait, lui amener des clients supplémentaires. On a interrogé nos clients et 30% d'entre eux mettent les pieds pour la première fois dans le commerce en question et un tiers d'entre eux font des achats supplémentaires. Donc c'est là où ça va lui ramener du chiffre d'affaires, mais c'est vrai que comme on commercialise ces paniers à un tiers de la valeur marchande, on n'est pas un apport de chiffre d'affaires significatif.

S'il y a des produits qui sont dans un mauvais état ou périmés, que se passe-t-il ? Est-ce qu'il y a un contrôle du commerçant ? Quelle est la démarche ?

On les aide à comprendre ce qu'on peut mettre dans des paniers et ce qu'on ne peut pas mettre dans des paniers. En France, vous le savez, on a des produits à DLC [date limite de consommation], donc produits à date courte, et des produits à DDM, pour date de durabilité minimale. Les produits DLC ne peuvent pas être vendus après le jour J, là où des produits DDM peuvent être vendus jusqu'à trois mois après la date. Donc ça effectivement, on s'en assure et on fournit les bonnes pratiques au commerçant. On a 150 collaborateurs en France qui sont là pour aider nos 40 000 partenaires.

Noël et le Nouvel An sont souvent signe de gaspillage. Vous avez conduit avec Yougov une étude selon laquelle près de huit Français sur dix déclarent qu'ils gaspillent en période de fêtes.

Oui, et six Français sur dix nous ont déclaré qu'ils allaient acheter davantage de nourriture à Noël. On n'est pas non plus étonné parce que c'est vrai que c'est une période où, généralement, on aime avoir des tables avec des plats assez garnis. La notion de bon hôte est souvent associée à la quantité et nous avons des astuces à partager à nos utilisateurs pour, justement, mêler inflation et fêtes de fin d'année. On propose par exemple d'utiliser des recettes antigaspi, mais également de congeler ses restes ou encore de donner à ses convives en retour. On a aussi, bien évidemment, le fait d'utiliser des applications comme Too Goo To Go, où on va avoir à partir du week-end du 16 décembre des colis thématiques avec des produits pour les fêtes de fin d'année.

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