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Alexandre Saubot, candidat au Medef : "Taxer les contrats courts, c’est détruire de l’emploi"

Alexandre Saubot, candidat à la présidence du Medef était l'invité, lundi 25 juin 2018, de "L'interview éco" sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Alexandre Saubot, candidat à la présidence du Medef sur franceinfo, le 25 juin 2018. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Taxer les contrats courts demain, c'est d'abord détruire de l'emploi", a affirmé lundi 25 juin 2018 sur franceinfo Alexandre Saubot, candidat à la présidence du Medef. "Tous les économistes sont d'accord", assure le chef d'entreprise. Il explique qu'"il y a des branches fortement utilisatrices de contrats courts" et qu'il faut travailler "au plus près du terrain pour comprendre les raisons de cette utilisation et de rechercher des solutions."

Selon lui, "dans la très grande majorité des cas, l'utilisation des contrats courts, c'est le reflet d'une contrainte opérationnelle ou réglementaire." Alors que la durée des CDD a été divisée par deux entre 2001 et 2017, Alexandre Saubot se défend de vouloir entretenir la précarité.

"Ce n'est pas la précarité qui est devenue nécessaire, ce sont les attentes des consommateurs, les modes de fonctionnement de l'économie", estime-t-il. Selon lui, "il faut aller regarder au plus près du terrain, à chaque fois que c'est possible, comment on peut rallonger la durée du contrat."

"Réconcilier la France et l'entreprise"

Le PDG de l'entreprise Haulotte, basée à L'Horme, dans la Loire, entend se battre "avec toutes les branches concernées", s'il est élu président du Medef, "pour apporter la démonstration qu'on peut apporter des réponses qui ne soient pas une sanction financière."

Selon lui, "les sanctions financières, imaginées par le gouvernement, auront un seul effet : détruire de l'emploi, mettre au chômage des gens qui aujourd'hui, même si c'est précaire, ont un travail. Je ne m'y résoudrais pas", affirme-t-il.

Opposé à Geoffroy Roux de Bézieux dans la course à la présidence du Medef, Alexandre Saubot se veut porteur d'un projet "autour d'une idée forte qui est de réconcilier la France et l'entreprise autour d'un Medef qui agit et qui s'engage, qui change de posture." Il veut démontrer "que les entreprises peuvent répondre à un certain nombre d'attentes du pays".

Augmenter le nombre d'apprentis de moitié

Alexandre Saubot a pris l'engagement lors de sa campagne "d'augmenter de 50% le nombre d'apprentis", parce que selon lui les entreprises "se plaignent de la difficulté à recruter. Si la croissance plafonne en 2018, ce n'est pas à cause de la demande, c'est à cause de la difficulté de nos entreprises à répondre à l'offre."

Le candidat à la succession de Pierre Gattaz plaide pour qu'il y ait "des gens formés pour que les choses aillent mieux", alors qu'il y a "beaucoup de jeunes qui sont sans formation. Il y a une vraie rencontre entre l'intérêt des entreprises et l'attente du pays."

L'élection à la présidence du Medef aura lieu le 3 juillet.

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