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Aides sociales : "Ce ne sont que des outils de protection. Ça n'est pas une fin en soi" pour Sébastien Lecornu

Le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire était l'invité du "19h20 politique" mercredi sur franceinfo. Il est revenu sur les déclarations de Gérald Darmanin, qui estime qu'il y a "trop" d'aides sociales en France.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique, Sébastien Lecornu. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Invité de franceinfo le mercredi 30 mai, Sébastien Lecornu affirme que "les prestations sociales ne sont que des outils de protection. Ce n'est pas une fin en soi" et questionne : "Est-ce que ces prestations sociales, nombreuses aujourd'hui, remplissent leur efficacité ?" Une déclaration en réaction aux propos de Gérald Darmanin, le ministre de l'Action et des Comptes publics, qui estime qu'il y a "trop" d'aides sociales en France.

franceinfo : Lors du séminaire gouvernemental de ce mercredi auquel vous avez assisté, Emmanuel Macron a appelé les ministres à la cohérence. Est-ce que ça va suffire à mettre un terme à la confusion, la cacophonie voire la polémique sur les aides sociales ?

Sébastien Lecornu : Si je compare à d'autres temps où je n'étais pas membre du gouvernement, il y avait vraiment des difficultés de discipline gouvernementale. Aujourd'hui, il n'y a pas de problème de cohérence, il y a une voix qui s'est exprimée par le Premier ministre sur les prestations sociales. Le séminaire n'était pas là pour redresser qui que ce soit mais pour assumer notre première année au pouvoir.

J'ai été président de département, je pourrais vous parler du RSA et de l'efficacité des prestations sociales. Il y a 9 millions de pauvres dans notre pays, c'est absolument colossal. La première réponse à la pauvreté, c'est l'emploi. Ensuite, il y a des mécanismes de protection avec des outils. Les prestations sociales ne sont que des outils de protection, ce n'est pas une fin en soi. On met beaucoup d'argent aujourd'hui sur la table, mais ce n'est même pas un problème d'argent, c'est un problème d'efficacité. Est-ce que ces prestations sociales, nombreuses aujourd'hui, remplissent leur efficacité ? Soyons clairs, il n'est pas question de diminuer les prestations sociales individuelles, on ne parle pas de ce que touche le citoyen, on parle d'accompagnement. Il faut de l'efficacité et rien d'autre.

Vous êtes secrétaire d'Etat auprès de Nicolas Hulot, la loi alimentation et agriculture a été votée ce mercredi à l'Assemblée nationale, l'interdiction du glyphosate n'est pas dans cette loi, êtes-vous déçu ?

Non. La seule chose qui compte c'est que le glyphosate soit interdit dans trois ans. Qu'il y ait une sensibilité écologiste au gouvernement en la personne de Nicolas Hulot, ou au Parlement avec un certain nombre de parlementaires qui crient à une forme d'urgence pour que les choses se fassent le plus vite possible et qui regardent tous les outils qui sont à leur disposition pour le faire, y compris le mettre dans la loi, pourquoi pas. Le Parlement a tranché, il y a une promesse du président de la République, il y a une directive européenne, on ne va pas plus loin que cette directive.

Je m'étonne de ce débat sur le glyphosate. C'est très français de débattre sur des choses qui sont déjà tranchées. L'Europe devait reporter à 10 ans l'interdiction du glyphosate, l'action diplomatique de la France la ramène à 5 ans, le président de la République dit "OK pour 5 ans mais nous on fera 3 ans parce qu'on veut être à la pointe de ce combat la".

Nicolas Hulot a indiqué qu'il y aurait un moment de vérité avec le Premier ministre cet été, craignez-vous que Nicolas Hulot quitte le gouvernement ?

Je ne le crains pas et je conteste surtout celles et ceux qui nous font ce procès injuste, comme quoi ce gouvernement n'aurait pas de bilan écologiste au bout d'un an. Je rappelle que le président de la République est sûrement celui qui a sauvé la COP 21 et l'accord de Paris.

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