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L'accord sur l'emploi : une machine à licencier?

C'est le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi qui fait la une des matinales radio et télé. Des syndicats et des partis politiques appellent à descendre dans la rue cet après-midi. Une partie de la gauche part en guerre contre ce texte.
Article rédigé par Olivier Bost
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

François Hollande a décidément du mal à inverser les
courbes. Celle du chômage d'abord et ensuite celle du scepticisme, du doute, de
l'interrogation.

Pour ses partisans, cette loi permet l'émergence d'un
nouveau modèle social. Plus de liberté pour les entreprises, plus de sécurité pour
les salariés et ouvriers.

Pour ces détracteurs, c'est une machine à licencier plus
facilement, car derrière l'accord emploi, il y a le grand méchant Medef dénonce
sur RTL Jean-Luc Mélenchon.

"C'est aux parlementaires de faire la loi, pas au Medef. Ils ne doivent pas accepter de voter comme leur demande le président de la République ou le Premier ministre sans discuter le texte. Il n'y a pas de dialogue social quand c'est un texte écrit par le Medef et que l'on doit signer le revolver sur la tempe".

Le projet arrivera au Parlement en avril en procédure
d'urgence et sera applicable en mai selon le gouvernement. Le Front de gauche,
des socialistes et des écologistes promettent plusieurs centaines d'amendements
pour, au moins, rééquilibrer ce texte.

Cela dit, le patron des députés PS, Bruno Le Roux, entend
que l'esprit de la négociation soit conservé et met en garde ses camarades
récalcitrants : "Ce n'est pas un accord Medef. C'est un accord équilibré qui dans une période de crise préserve l'emploi. Je leur demande, quand le texte viendra, d'y travailler sur le fond et de le voter. " Des propos recueillis par Europe 1.

Dans le défilé parisien de cet après-midi, on croisera les
leaders de la CGT et de FO, les responsables du Front de gauche et quelques
élus socialistes comme Jérôme Guedj, porte-drapeau de l'aile gauche du PS. "Il n'est pas illégitime d'aller entendre ce que disent des organisations syndicales. Elles ne demandent pas le retrait du texte, mais la possibilité de pouvoir l'amender, le rééquilibrer. " Il répond à nos confrères de Canal +

Cette guerre des gauches amuse l'opposition qui rajoute de
l'huile sur le feu en se déclarant plutôt favorable au projet de loi. Le député
Benoit Apparu invité de Radio Classique.

Il n'y a pas encore eu de position de groupe, mais j'imagine que le groupe votera ce texte.

Sans doute le gouvernement acceptera-t-il quelques
modifications à la marge lors du débat parlementaire afin d'éviter une fracture
à gauche qui serait, vu la période, politiquement dangereuse.

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