François Hollande a décidément du mal à inverser lescourbes. Celle du chômage d'abord et ensuite celle du scepticisme, du doute, del'interrogation.Pour ses partisans, cette loi permet l'émergence d'unnouveau modèle social. Plus de liberté pour les entreprises, plus de sécurité pourles salariés et ouvriers.Pour ces détracteurs, c'est une machine à licencier plusfacilement, car derrière l'accord emploi, il y a le grand méchant Medef dénoncesur RTL Jean-Luc Mélenchon."C'est aux parlementaires de faire la loi, pas au Medef. Ils ne doivent pas accepter de voter comme leur demande le président de la République ou le Premier ministre sans discuter le texte. Il n'y a pas de dialogue social quand c'est un texte écrit par le Medef et que l'on doit signer le revolver sur la tempe".Le projet arrivera au Parlement en avril en procédured'urgence et sera applicable en mai selon le gouvernement. Le Front de gauche,des socialistes et des écologistes promettent plusieurs centaines d'amendementspour, au moins, rééquilibrer ce texte.Cela dit, le patron des députés PS, Bruno Le Roux, entendque l'esprit de la négociation soit conservé et met en garde ses camaradesrécalcitrants : "Ce n'est pas un accord Medef. C'est un accord équilibré qui dans une période de crise préserve l'emploi. Je leur demande, quand le texte viendra, d'y travailler sur le fond et de le voter. " Des propos recueillis par Europe 1.Dans le défilé parisien de cet après-midi, on croisera lesleaders de la CGT et de FO, les responsables du Front de gauche et quelquesélus socialistes comme Jérôme Guedj, porte-drapeau de l'aile gauche du PS. "Il n'est pas illégitime d'aller entendre ce que disent des organisations syndicales. Elles ne demandent pas le retrait du texte, mais la possibilité de pouvoir l'amender, le rééquilibrer. " Il répond à nos confrères de Canal +Cette guerre des gauches amuse l'opposition qui rajoute del'huile sur le feu en se déclarant plutôt favorable au projet de loi. Le députéBenoit Apparu invité de Radio Classique.Il n'y a pas encore eu de position de groupe, mais j'imagine que le groupe votera ce texte.Sans doute le gouvernement acceptera-t-il quelquesmodifications à la marge lors du débat parlementaire afin d'éviter une fractureà gauche qui serait, vu la période, politiquement dangereuse.