Le Paradise est situé à LaJonquera, tout près de Perpignan, mais côté espagnol. Au mois de décembre,plusieurs attaques ont visé cette maison close. D'abord, le 12 décembre, desmotards cagoulés lancent deux engins explosifs contre la batiment. Quelques joursplus tard, des hommes armés garent devant l'établissement une voiture chargéede dynamite et de butane ; les policiers réussissent à désactiver l'engin.Enfin, le 31 décembre, un appel anonyme entraîne l'évacuation du Paradise. Unmillier de personnes se retrouve dehors. Il n'y a pas eu de mort pourl'instant, mais les policiers se demandent comment cette affaire va tourner.Dans Libération, FrançoisMusseau raconte toute l'histoire. Car ce n'est pas la première fois qu'on parledu Paradise. Cette maison close est une des plus grandes d'Europe : environ 150prostituées attendent les clients autour d'un bar géant. Sur 2700 mètrescarrés, 80 chambres voient passer des hommes qui viennent surtout de France. EnCatalogne, la prostitution est interdite dans la rue, mais pas dans les maisonscloses. Le long de la frontière, ces établissements pullulent, avec leurs néonsmulticolores et leurs décors plus kitschs les uns que les autres. Ils se fontconcurrence.Cette rivalité est-elle lacause des attentats contre le Paradise ? Pour le directeur de ce lupanar géant,la réponse est oui, sans aucun doute. Il a donc décidé de se protéger. Autourde l'établissement, il a installé de nouvelles caméras, des barrièresmétalliques. A l'entrée, il a doublé le nombre de "gorilles".Cette ambiance est pesante.A La Jonquera, chacun a un avis sur la situation. Certains pointent du doigt lapègre marseillaise qui essaierait de s'installer dans la région ; d'autresévoquent la mafia. La maire de la ville, Sonia Martinez, en a assez. Elles'explique, elle aussi, dans Libération. Elle se dit "humiliée" et"navrée" par la réputation de la commune. Quand Le Paradise a voulus'installer ici, l'élue a tout fait pour l'empêcher. Elle a même lancé unepétition qui a recueilli 50 000 signatures. En vain. Le Paradise a ouvert sesportes. Les habitants de La Jonquera nesavent plus quoi faire pour retrouver leur tranquillité.