"BRI" : un polar contemporain dans la roue d' "Engrenages"
C’est le meilleur lancement d’une série Canal + depuis quatre ans. BRI prend la suite d'Engrenages, et à la façon d’un film comme Les Misérables de Ladj Ly, raconte la vie d’une brigade de recherche et d’intervention, emmenée par un nouveau patron.
Ce nouveau patron, c’est un peu nous. Plein d’idéaux, qui va découvrir au fur et à mesure la réalité, non seulement du terrain, mais aussi de ses hommes, et aussi de sa hiérarchie, incarnée par Emmanuelle Devos, déroutante à souhait. Autour d’eux, un casting d’inconnus. C’était le souhait de son auteur, Jérémie Guez. C’est la BRI qui l’intéressait au départ, la brigade de recherche et d’intervention.
"Ce sont des unités que je trouvais très versatiles, traversées dans l'action, on les appelait historiquement "l'antigang". Mais aujourd'hui, ces éléments peuvent aussi, de manière sporadique? intervenir en lourd, pour aller chercher des terroristes, comme cela a été le cas pour la BRI de Paris, au Bataclan. Je trouvais que ça permettait de balayer un spectre assez riche de missions et de prérogatives. Je voulais qu'ils aient beaucoup de sang froid, qu'ils aient en même temps une joie de vivre, qu'ils soient passionnés, qu'ils déconnent tout le temps, qu'ils aient des failles. Je voulais plus de jeunesse et d'explosivité."
Le casting est varié. La BRI est composé de fortes têtes. Le body buildé, le bad boy qui vient de la brigade des stupéfiants et traîne une réputation de pourri, le mec de banlieue, la fille de caractère : tous vraiment bien caractérisés. Une peinture actuelle, avec aussi une diversité voulue par Jérémie Guez par rapport à Engrenages.
"Pour moi, Engrenages, ça reste des policiers qui sont blancs, et qui n'appartiennent pas à ma génération. Il y a des personnages différents dans BRI. On se fait souvent une fausse représentation des gens qui vont dans la police, ou dans d'autres corps d'État. Je trouvais original et subversif, et assez touchant, qu'il y ait un policier qui ait un peu honte de son métier. Et ce que je trouvais touchant, c'est que s'il disait la vérité, il soit vu comme comme un social-traître."
Avec des dialogues contemporains aussi. "Moi, j'ai plus le problème inverse en fiction en France,. Je suis dehors tous les jours, et j'entends personne parler comme les gens parlent au cinéma" ajoute Jérémie Guez.
Une réalisation nerveuse et efficace. B.R.I : deux épisodes déjà disponibles sur MyCanal. La suite lundi 1er mai sur Canal +.
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