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Guerre en Ukraine : Emmanuel Macron dénonce "les profiteurs de guerre", mais de qui parle-t-il ?

Lors d’une conférence de presse en clôture du sommet du G7, mardi 28 juin en Allemagne, Emmanuel Macron a tonné contre ceux qu’il appelle "les profiteurs de guerre". Qui vise-t-il et pourquoi un tel changement de ton ? L'édito politique de Renaud Dély.

Article rédigé par franceinfo - Renaud Dély
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Emmanuel Macron lors de la conférence de presse de fin du sommet du G7, en Bavière, le 28 juin 2022. (SVEN HOPPE / DPA)

La charge est brutale ! "Profiteurs de guerre", il n’y a pas pire expression pour désigner le cynisme de ceux qui s’enrichissent pendant que le peuple ukrainien survit sous les bombes et pendant que l’inflation générée par ce conflit déferle sur toute l’Europe. Le chef de l’Etat visait explicitement les "producteurs et les spéculateurs" et on l’a d’ailleurs vu se démener, sans grande discrétion, devant les caméras pour expliquer à Joe Biden, qu’il fallait convaincre les pays du Golfe d’augmenter leur production de pétrole.

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Les pays du G7 veulent également peser pour essayer de bloquer l’envol des cours mondiaux. La solution est donc d’abord internationale certes. Mais pour Emmanuel Macron, l’urgence est aussi nationale...

Un message à destination des Français ?

Bien sûr. L’inflation s’emballe, les prix des carburants battent chaque semaine de nouveaux records, au-delà de 2 euros 10 ou 2 euros 20 le litre. Et Emmanuel Macron redoute que l’opinion lui reproche de s’être embarqué dans cette longue séquence internationale - conseil européen à Bruxelles, G7 en Bavière, et maintenant sommet de l’Otan en Espagne - au moment où notre pays est menacé de blocage politique. Mardi 28 juin, il a donc expliqué que les enjeux de ces grands raouts internationaux, l’envol des prix de l’énergie mais aussi celui des produits alimentaires, concernent directement le portefeuille des Français.

Et puis ce coup de colère coïncide avec une autre mise en garde solennelle, celle de Bruno Le Maire qui a tiré le signal d’alarme sur le front des finances publiques. La "cote d’alerte est atteinte" a lancé le ministre de l’Economie. Fini donc "l’argent magique", et le "quoi qu’il en coûte"

L’heure des économies approche-t-elle ?

Sans doute et aussi celle de la quête de nouvelles recettes. Du côté de Matignon, on n’écarte pas l’hypothèse d’une taxe sur les superprofits des grands groupes qui se sont enrichis depuis le début de la crise.

Total par exemple va bien, très bien. Ses profits ont flambé de 48 % au premier trimestre 2022. Et l’exécutif a modérément apprécié la tribune du JDD dans laquelle le PDG de Total Patrick Pouyanné exhortait les Français à faire immédiatement des économies d’énergie. Puisque "la flambée des prix de l’énergie menace notre cohésion", comme il l’écrivait, l’exécutif pourrait bien demander aux grands groupes de mettre la main à la poche pour conforter cette "cohésion nationale".

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