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Départementales : chronique d’une vague bleue annoncée

On est à deux semaines du premier tour des élections départementales. On a beaucoup parlé du Front National mais c'est surtout l'UMP qui mise beaucoup finalement sur ce scrutin.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

La vaguelette bleue marine attendue ne doit pas faire oublier l'essentiel : la vague bleue qui devrait déferler sur les départements français. Aujourd'hui, la gauche dirige 61 départements et elle risque d'en perdre au moins la moitié, voire plus. Certains cadres du PS avancent même le chiffre de 40 départements qui pourraient passer du rose au bleu. Manière sans doute de relativiser par avance la défaite en disant qu'elle est moins sévère qu'attendue.

L'UMP en tout cas sait que les vents lui sont très favorables. Les experts électoraux du parti estiment qu'une vingtaine de départements devraient changer de couleur de manière quasiment certaine et qu'une dizaine d'autres sont jouables.

Parmi ces prises potentielles, deux sont scrutées à la loupe : la Corrèze et l'Essonne, les fiefs de François Hollande et de Manuel Valls, qui pourraient être érigés en symboles de la reconquête. 

Une victoire annoncée qui pourrait tout de même être un peu ternie par le FN

Les prises de guerre du FN seront marginales. La formation de Marine Le Pen mise beaucoup sur deux départements : l'Aisne et le Vaucluse, tout en regardant de près les derniers résultats électoraux dans le Var et l'Oise. Mais c'est surtout la capacité de nuisance du Front National qui inquiète, notamment à l'UMP, car la progression continue du FN est très médiatisée. Et dans certains départements, le Front National sera en position d'arbitre pour ce qu'on appelle le 3ème tour, l'élection des présidents de conseils généraux. D'où la fermeté déjà affichée Nicolas Sarkozy : tout élu UMP qui céderait aux sirènes frontistes sera exclu. 

Le président de l'UMP s'investit beaucoup dans la campagne

Deux déplacements par semaine. Nicolas Sarkozy a retrouvé le rythme de la campagne interne pour la présidence de l'UMP à l'automne dernier. Il était hier dans les Bouches-du-Rône.  Il sera dans le Val-de-Marne lundi et à Belfort jeudi prochain. Son entourage promet aussi un media par semaine jusqu'au scrutin. Il a donné cette semaine une grande interview au Figaro. Là où il a dénoncé le "FNPS". Et demain l'UMP organise une grande opération de mobilisation, à Paris - accueil des nouveaux adhérents par Nicolas Sarkozy le matin, siège ouvert pour des cafés politiques l'après-midi - mais aussi dans l'ensemble des fédérations. Nom de code : "24 heures pour les territoires".

Pourquoi Nicolas Sarkozy se "passionne"-t-il pour les départementales ? 

La passion n'est pas le bon mot. Nicolas Sarkozy n'a jamais eu une considération très forte pour les élections territoriales. Mais c'est son premier scrutin en tant que président de l'UMP. Et son retour est plus difficile que prévu. Il veut donc tirer les bénéfices de la victoire annoncée. Et pas question pour lui de laisser les autres ténors de la droite tirer les marrons du feu. D'autant qu'il n'est pas seul à arpenter le terrain. Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire sont également en campagne, tout comme Nathalie Kosciusko-Morizet ou Laurent Wauquiez. Rarement une élection locale n'a autant mobilisé. Mais ne nous y trompons pas. Ce scrutin départemental est le faux-nez de la prochaine présidentielle et de son corollaire : la primaire de 2016.

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