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Chômage : le dire, le faire, et le faire savoir

François Hollande a paru pessimiste. Et finalement, les chiffres du chômage ne confirment pas cette impression. Le président de la République a eu bien du mal aujourd'hui à faire passer son message.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (©)

L'annonce du recul du chômage constitue, évidemment, une bonne nouvelle pour François Hollande. Depuis son
accession au pouvoir, le chef de l'Etat se heurte sans cesse à un mur d'incrédulité
quant à son engagement sur l'inversion de la courbe du chômage.

Il ne s'agit
pourtant pas d'une promesse de campagne. C'est en
septembre 2012, après son élection, que François Hollande se fixe pour la
première fois cette obligation : "Nous devons inverser la
courbe d'ici un an
", affirme le président sur le plateau de TF1.

Aussitôt, la
perplexité est générale, pourquoi se lier les mains avec un objectif que la
plupart des experts jugent inatteignable ? Face au
scepticisme général, François Hollande persiste pourtant le 31 décembre : "Nous devons y parvenir coûte que coûte ", dit-il, pour clore l'année 2012.

En février
dernier, il précise : l'objectif reste "possible, si nous parvenons
à accélérer la reprise
". En septembre,
cette année, le président confirme : "Nous sommes prêt du but ".

Et pourtant, tous les experts sont persuadés
du contraire...

François Hollande apparaît au mieux comme
un doux rêveur, au pire, comme un homme politique inconséquent qui nie la
réalité. La phase
suivante est évidente, la presse guette le moment où le Président  acceptera de  convenir de son erreur.

Une petite
phrase, comme celle de jeudi matin suffit à déclencher le feu. Lors d'une table
ronde, quand il ne lit plus son discours, François Hollande évoque l'inversion
de la courbe
 : "Ce sera une bataille, elle se fera mois par
mois, nous prendrons tout le temps nécessaire
". François Hollande ne
précise plus l'échéance traditionnelle : avant la fin de l'année.

Traduction des
décrypteurs : le chef de l'Etat reconnaît implicitement qu'il n'inversera
pas le chômage d'ici la fin de l'année. Les démentis de ses conseillers ne font
rien à l'affaire : pour les observateurs les plus radicaux, par cette absence de
référence temporelle, François Hollande renonce même à son objectif en matière
d'emploi.

Conclusion surprenante avec ce recul du chômage

François
Hollande n'a aucune raison de renoncer à cet objectif. Le président
de la République l'a confirmé auprès de l'agence France presse :

la bataille pour l'inversion de la courbe, il faut passer à la bataille pour
une baisse continue du nombre de chômeurs* ".

Autrement dit,
il ne suffit pas que la courbe arrête de monter, il faut qu'elle reparte à la
baisse, et pour longtemps. En réalité, François
Hollande s'est fixé un nouvel objectif encore plus ambitieux que la simple
inversion momentanée de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année, mais sa
décrue durable pendant des mois et des années. 

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