Il y aquelques temps, Barak Obama lâchait François Hollande en rase campagne, sur ledossier syrien. Critiquépour son manque d'autorité et son amateurisme, le président français avaitcruellement ressenti ce manque de reconnaissance sur la scène internationale. Aujourd'hui ,non seulement Barak Obama se rattrape, mais de plus, il le clame haut et fort. Le présidentaméricain le souligne : il s'agit de la première visite d'Etat d'un président françaisen près en près de vingt ans, et il a tenu à faire les choses en grand.De quoi redorer son blason en France ? Pas forcément. FrançoisHollande est sans aucun doute sensible aux égards américains, ils sont réconfortants. Mais les françaisy seront beaucoup moins attentifs. Beaucoup moins qu'ils l'auraient été au casde figure inverse. Imaginez uneréception un peu fraîche à la Maison-Blanche. Les critiques sur FrançoisHollande, sa méthode, son style et ses compétences, auraient démarré sur leschapeaux de roue, sans que l'on puisse savoir à quel stade elles se seraient arrêtées. Mais ce n'estpas le cas, et François Hollande peut s'en satisfaire.Pas de quoi pourtant oublier les aléas de lavie politique française. Non, car si lesaméricains jouent parfaitement le jeu de l'union, c'est de la délégation françaiseque vient le couac. En marge decette visite, Pierre Gattaz rompt la tradition républicaine qui veut que l'on n'affichepas ses divergences à l'étranger. Invité parle président de la République à Washington, le patron du Médef confie ses états d'âme quantaux contreparties inhérentes au pacte de responsabilité. Sur le fond,cette hostilité n'a rien de nouveau, mais elle n'apparaît pas de bon goût. Une mauvaisemanière corrigée à Paris, par le Premier ministre. Jean-Marc Ayrault fustiges cesoukases, et rappelle que les partenaires sociaux attendent le patron du Médef àParis. FrançoisHollande n'ignore pas lui aussi que cette parenthèse américaine sera de courtedurée.