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A droite, exister en silence

Il n'avait plus refait parler de lui après sa tribune au Figaro le vendredi précédent le premier tour des élections municipales. Officiellement, Nicolas Sarkozy reste en retrait de la vie politique. Les amis de l'ancien chef d'Etat rapportent les confidences d'un retraité qui semble bien impatient de renouer avec le combat politique.
Article rédigé par Marie-Eve Malouines
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 20 min
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Nicolas Sarkozy tient à préserver sa
stature d'ancien chef d'Etat, au-dessus des basses contingences des présidentiables
de droite. Il ne tient pas à redescendre au niveau
de ces anciens chefs du gouvernement ou
ministres qui ne jurent que par une primaire pour désigner le champion de la
droite à la prochaine présidentielle. En tant qu'ancien président de la
République, fort de son lien direct avec les Français, Nicolas Sarkozy estime
qu'il se situe au-dessus de cette procédure de présélection.

Maintenir le lien

Il doit toutefois entretenir ce lien avec les Français et son électorat. D'où l'intérêt de ces confidences chuchotées
tellement fort que chacun peut les entendre et les répandre. Il en ressort que Nicolas Sarkozy est
persuadé de porter une bonne part de la victoire de l'UMP aux municipales. "Je fais une tribune, tout s'arrête ",
c'est le satisfecit que lui prête Le Parisien ce matin.

L'audience de Nicolas Sarkozy est toujours
forte au sein de l'électorat de l'opposition. Il l'a démontré lors de l'appel
de l'UMP à ses sympathisants pour renflouer les caisses; il le démontre une
nouvelle fois en dramatisant le débat aux municipales.

**Est-ce
suffisant pour lui épargner
l'épreuve
d'une primaire ?
**

Ce n'est pas ce que pensent en tout cas ses
éventuels rivaux. A la différence de Nicolas Sarkozy, ils
semblent moins pressés de rentrer dans ce combat avec le pouvoir actuel. Alors que Nicolas Sarkozy fustige, toujours
en petit comité, les erreurs de la gauche au pouvoir, Alain Juppé, François
Fillon ou François Bayrou préfèrent s'illustrer dans un autre registre.

Bien sûr, ils ne pensent pas grand bien
de la politique du gouvernement, mais ils ne veulent pas se cantonner à la
polémique. Tout juste réélus ou élus, Alain Juppé et François Bayrou se
consacrent à leur ville. Quant à François Fillon, il préfère développer des
propositions, comme la semaine dernière, sur l'école.

Dans la dernière livraison du baromètre Ipsos-le
Point, Alain Juppé arrive en tête de ce palmarès, en progrès de 4 point. François
Bayrou gagne 10 points devant Nicolas Sarkozy 8ème, en hausse de 6 points.

Mais les hommes politiques n'ont pas la
tâche facile. Le champion de la plus forte progression
est Jean-Louis Borloo, 3ème, en progrès de 11 points, après avoir annoncé son
retrait définitif de la vie publique.

C'est dire si l'art politique est devenu
paradoxal.

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