L’Auto et la Moto. La révolution chez Harley Davidson

Envisager une ou deux nouveautés pour l’année suivante, c’est une chose. En envisager pas moins de huit, soit un quart de son offre, cela en est une autre. C’est pourtant le pari que relève Harley Davidson pour l’année 2018, procédant à la suppression de sa gamme Dyna pour proposer une toute nouvelle gamme Softail, riche de huit nouveaux modèles.

Tout constructeur moto qui se respecte se doit, s’il souhaite se maintenir au niveau de ses ventes et continuer à susciter l’intérêt, de présenter chaque année de nouveaux modèles. Fort de ce défi, Harley Davidson, l’une des plus anciennes marques moto avec Indian, a décidé de présenter huit nouveaux modèles, n’hésitant pas pour cela à supprimer l’un de ses segments.

Adieu la gamme Dyna, bonjour le segment Softail entièrement revu

S’il est un constructeur qui ne fait pas dans la demi-mesure cette année, c’est bel et bien l’américain Harley Davidson. Avec un segment entièrement repensé, composé de motos dotées d’un nouveau châssis, de nouvelles motorisations et d’un cadre retravaillé, la firme de Milwaukee supprime donc sa gamme Dyna pour présenter une toute nouvelle famille Softail, entièrement repensée, combinant les performances de la gamme Dyna défunte et l’esthétisme custom sans équivalent de la gamme Softail.
Un bouleversement qualifié de "révolution" par les dirigeants de la marque qui ont donc préféré ne pas attendre le Salon de Milan prévu dans une semaine pour dévoiler et surtout faire essayer leurs nouveautés.

Une gamme de customs entièrement repensés et presque plus civilisés

"On propose enfin des motos qui tournent, faciles à conduire et à prendre en main". C’est par ces mots, laissant presque entendre que les modèles précédents n’étaient presque que de vulgaires "tromblons" à peine bons à mettre sur la route, que le directeur marketing et communication de Harley Davidson France, Xavier Crépet, présente ces nouveautés.

Toutefois le responsable français ne cherche nullement à reléguer aux oubliettes tous les modèles de caractère, inspirés des pionnières de la marque, qui de par leur côté vivant, parfois "rustique", leurs vibrations et leur aspect pas toujours facile à prendre en main,ont fait la réputation de la marque américaine. Non, bien au contraire. Il souligne seulement le fait que les motos composant cette nouvelle gamme Softail ne se contentent pas d’apporter de nouvelles sensations, tout en gardant l’esprit originel de la marque, elles la bouleversent totalement.

Des motos entièrement repensées pour ne pas dire réinventées

Ayant perdu, pour certains des modèles de cette nouvelle gamme Softail, jusqu’à 16 kg par rapport à ceux de l’année précédente et dotés d’un châssis 34% plus rigide, ces nouvelles Harley offrent en effet la particularité d’être plus agiles et de réagir avec rapidité et précision aux commandes de leur pilote.
Gardant la configuration traditionnelle du bicylindre en V à 45 degrés, ces nouveaux modèles de la gamme Softail n’en préservent pas pour autant leur authenticité, offrant quand même au passage un nouveau "confort", en grande partie dû à l’arrivée d’une toute nouvelle suspension avant à haute performance, doublée d’un mono-amortisseur arrière, facile à ajuster, qui n’est pas en reste.

Une motorisation plus puissante et plus "coupleuse"

Les ingénieurs de Milwaukee, le berceau de la marque dans le Wisconsin, ne se sont pas contentés de "transformer" ces modèles de la gamme Softail, ils les ont également dotés des moteurs les plus puissants et les plus "coupleux" que ce segment n’a jamais eu.

Et c’est ainsi que les Milwaukee-Eight 107 (1745cm3) et 114 (1868cm3) font leur apparition sur les huit modèles de la gamme. Des motos qui ont pour nom : Fat Bob, Breakout, Fat Boy, Softail Slim, Low Rider, Street Bob, Heritage Classic ou bien encore Softail Deluxe.
Des motos dotées d’accélérations plus puissantes que les modèles qui les ont précédés (de 10% entre 0 et 100 km/h), des motos plus rapides donc si nécessaire, et surtout des vibrations moindres.

Le Fat Bob, le modèle emblématique de la gamme Dyna converti au Softail

L’une des "stars" de cette nouvelle gamme Softail est incontestablement le Fat Bob. Moins lourd de 10 kilos depuis qu’elle a changé de famille, cette moto "virile", pour reprendre l’expression de Xavier Crépet, facilement reconnaissable à son côté trapu, à ses gros pneus aux sculptures agressives, ornée d’un graphisme "Harley" inédit sur son réservoir, offre de nouvelles sensations de conduite.
Dotée de suspensions prêtes à gommer les nids de poule (ce qui n’était pas vraiment le cas avant) et d’un moteur toujours disponible, elle se révèle d’une agilité étonnante en virage et de relances plutôt singulières.

Seule la garde au sol "custom" freine les ardeurs de ces motos de caractère

Pour avoir testé quatre de ces nouveautés (le Fat Bob, le Breakout, le Fat Boy, la Street Bob et l’Heritage Classic) sur les petites routes de Catalogne, une région décidément très à la mode en ce moment, je suis dans l’obligation de reconnaître que ce sont là des Harley plus agiles, plus faciles à conduire, dotées de moteurs plus puissant et plus "coupleux" également, sans oublier des suspensions plus agréables, et par la force des choses, plus adaptées à la moyenne d’âge (assez élevée) de la marque.

Il ne faut toutefois pas perdre de vue que nous sommes en présence de motos à la garde au sol plutôt basse, et qu’une entrée trop rapide en courbe, facilitée par la puissance du nouveau moteur, a tôt fait de vous le rappeler par un frottement, au mieux, du repose-pied ou bien alors en vous arrachant littéralement le pied de son support.
Des nouveautés symboles des motos du passé, dont les prix s’échelonnent entre 14.800€ et 23.000€.