Et si les traditions locales étaient modernes ?
Ne dites plus "traditions
locales". Dites : "patrimoine culturel immatériel".
C'est plus chic, mais c'est surtout l'appellation officielle de l'Unesco. Et
c'est d'un véritable retournement de tendance qu'il s'agit. Hier, les
traditions régionales étaient considérées comme ringardes et poussiéreuses.
Elles sont devenues modernes et même parfois tendance. Et il y a à cela
d'excellentes raisons.
La première a été repérée par les
sociologues , qui ont inventé le terme "glocal" pour la décrire.
L'idée est simple : plus le monde se globalise, plus chacun de nous a
besoin de disposer d'un ancrage local. D'où la volonté de perpétuer ou de
relancer des traditions souvent séculaires qui traduisent l'esprit et la
culture des lieux, que ce soit les fest-noz bretons ou les chants polyphoniques
corses ou pyrénéens.
Les élus ont également compris
tout l'intérêt de ces traditions . La feria de Nîmes, qui va se dérouler ces
jours-ci, comme les joutes nautiques de Sète, les concours de force basque ou
le carnaval de Dunkerque sont devenues l'occasion de formidables fêtes
populaires. Des fêtes qui créent du lien social, qui fédèrent les populations
autour de valeurs communes et d'événements partagés. Des bénéfices d'autant
plus précieux que la société française est devenue majoritairement urbaine, et
bien souvent anonyme. Et c'est ainsi que les traditions locales sont devenues
un excellent facteur d'intégration pour ceux qui, après un déménagement,
s'installent dans une nouvelle région.
Enfin, les traditions locales
constituent un enjeu économique . La fête des Lumières, à Lyon, ou le marché de
Noël, en Alsace, drainent des foules considérables et représentent, directement
ou indirectement, plusieurs milliers d'emplois. En ces temps de crise, il
serait criminel de négliger une telle manne.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.