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"Pride", comédie militante et populaire

"Pride", la comédie de Matthew Warchus sort ce mercredi dans les salles. Le film fait partie de ces comédies que seuls les britanniques semblent savoir faire.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Franceinfo (Franceinfo)

Quelque part entre "The full monty" et "Billy Elliot", "Pride" fait partie de ces comédies qui mettent de bonne humeur, ces "feel good movies " comme disent les Anglo-saxons, pendant lesquels on passe du rire aux larmes, et qui en même temps sont des comédies militantes, ouvrières, politiques.

Alliance entre des mineurs et des militants gays

Le jeune réalisateur Matthew Warchus s'intéresse là à un épisode authentique et pourtant peu connu de l'histoire de l'Angleterre : l'alliance dans les années 80 pendant les années Thatcher, d'un groupe d'activistes homosexuels et d'une communauté de mineurs en grève.

Autant dire que lorsque les premiers, Londoniens, branchés, péroxydés, débarquent avec leur collecte de soutien dans le petit village gallois des seconds, cheveux courts, ambiance macho et gros bras, ce n'est pas gagné ! Mais voilà, les préjugés finissent par craquer et l'amitié par l'emporter, tout comme l'énergie, l'humour, la bande son années 80, et les comédiens impeccables de ce film qui est l'une des belles surprises du moment.

"La défaite ne doit pas être une excuse pour ne rien faire"

 Même si le cinéaste Matthew Warchus tire sur quelques ficelles un peu faciles de l'émotion ou du rire, sa sincérité et sa fraîcheur dominent et puis cette histoire, comme il le dit très bien n'a rien du conte de fée même si elle peut-être vue comme une fable :

 "C'est sans aucun doute l'une des histoires les plus joyeuses que j'ai entendu, raconte Matthew Warchus."Et pourtant, c'est une histoire de défaites. Les mineurs ont perdu leur grève, et le groupe gay et lesbien qui voulait les aider à gagner a échoué. Tous ont perdu. Le sida aussi arrive pendant cette période et personne à l'époque ne gagnait contre le sida. Si ce film était un pur conte de fées, les mineurs gagneraient et on parviendrait à soigner le sida. Mais ce que cela raconte de plus important, c'est que la défaite ne doit pas être une excuse pour ne rien faire. Nous vivons dans un monde obsédé par la victoire. Mais si l'on a peur de ne pas gagner, alors on ne tente rien."

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