Michael Kiwanuka, au-delà du déchirant
Ce n'est une surprise pour aucun de ceux qui ont eu la chance de découvrir le jeune homme, 29 ans aujourd'hui, à l'occasion de la sortie de son premier album il y a quatre ans. Oui, Michael Kiwanuka maîtrise le pouvoir de donner des frissons. Constamment, le Londonien s'applique à poser la bonne émotion sur la bonne note ; depuis sa plus tendre enfance, passée à martyriser une guitare électrique, l'amour de la musique n'est pas une vaine expression chez lui, que l'on sent travaillé par le désir de donner quelque chose à celui qui l'écoute.
Love and Hate , deuxième album aussi riche que le premier était presque dépouillé, est comme une deuxième vague. Techniquement parfait, inspiré, varié aussi, presque gospel dans certains de ses aspects, le titre Black Man in a White World par exemple.
Le plus fascinant chez Michael Kiwanuka est peut-être la discrétion dont il a fait preuve ces quatre dernières années. Sagement, patiemment, il a récolté les lauriers de Home Again , son premier album unanimement salué. Et pour son deuxième essai, il s'est adjoint les services du producteur Danger Mouse, passé maître dans l'art de ficeler des titres pour grosses pointures, Adele en tête, mais même avec ça, l'esprit demeure. Eduqué par Hendrix, les Beatles, Bob Dylan, façonné par Otis Redding entre autres, Michael Kiwanuka ne copie pas, il invente et rend hommage. La soul n'a pas besoin de vintage pour résonner ; la beauté, parfois, est incontestable.
Love and Hate , Michael Kiwanuka (Mercury). Album disponible.
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