Maguy Marin enfin au répertoire de l’opéra de Paris
Pour danser du Maguy Marin la technique irréprochable du ballet de l'opéra de Paris ne suffit pas, il faut interpréter de façon très subtile, tout ce que la chorégraphe montre sur scène et qui parait anodin: traverser le plateau en marchant, regarder ce que font les autres et se mettre au service de ce que dit la pièce: c'est une œuvre de 2002, que Maguy Marin a imaginé en pensant aux ravages du néo-libéralisme en Amérique du sud, où les restes des dictatures et la sauvagerie économique écrasent l'individu. Sur la scène du palais Garnier, d'immenses rideaux en lamelles de plastique colorées, c'est la seule touche joyeuse de ce spectacle, le reste est oppressant: des corps tombent et sont tirés au sol loin des regards, comme si ce décor avalait les interprètes.
Maguy Marin, très marquée par la danse théâtre de Pina Bausch montre là une pièce très dansée, les pas de deux, les groupés, les portés, même dans un langage contemporain, on finalement l'apparence d'un ballet, que les 8 jeunes danseurs se sont parfaitement approprié.
Maguy Marin est une chorégraphe très importante dans l’histoire de la danse contemporaine, une belle personne, très exigeante, parfois radicale, très humble, elle n'oublie jamais d'où elle vient, elle la toulousaine fille de réfugiés républicains espagnols. Et si elle est ravie de voir cette pièce entrer au répertoire du ballet de l'opéra de Paris, elle n'en tire aucune fierté. « La seule chose qui compte c’est la danse et la relation que j’ai avec les danseurs » dit-elle.
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