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Culture d'été. Photographie : les Rencontres d'Arles 2021 consacrent une rétrospective à Sabine Weiss

À 97 ans, la photographe dit redécouvrir certains de ses clichés qui n'avaient jamais été exposés. Les photos célèbres sont aussi présentes dans l'exposition.  

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Sabine Weiss a beaucoup photographié les enfants. Au centre, le petit mendiant de Tolède. (ANNE CHEPEAU / RADIOFRANCE)

À Arles, les Rencontres de la photographie offrent sa première rétrospective à la franco-suisse Sabine Weiss. À bientôt 97 ans, elle est la dernière représentante du courant de la photographie humaniste auquel sont aussi rattachés Robert Doisneau ou Willy Ronis. L'exposition présente certains de ses célèbres clichés mais aussi des images inédites qui étaient restées dans des cartons. 

"Je m'étonne toujours d'avoir fait autant de choses", confie avec humilité Sabine Weiss alors que la photographe a beaucoup travaillé comme en témoigne l'exposition. En quelques 50 années de carrière, elle a abordé tous les domaines de la photographie : le reportage, la mode, la publicité, le portrait d'artistes tout en développant son travail personnel, dont une partie était restée dans ses archives, montrées ici pour la première fois. "Il y a beaucoup d'images inédites", explique-t-elle à franceinfo.

Des inédites et des incontournables

"Il y a des choses sur des villages où des habitants accueillaient des gens un peu handicapés mentalement, j'ai fait ça, ça m'intéressait, raconte Sabine Weiss. Mais après on m'a dit : 'Toutes les photos où il y a des malades, vous ne pouvez pas les montrer.' Je ne pouvais rien montrer à part les toubibs et les jardiniers. Ça a fini en queue de poisson et je les redécouvre". 

l'exposition Sabine Weiss "Une vie de photographe" dans la chapelle du Museon Arlaten.  (ANNE CHEPEAU / RADIOFRANCE)

Dans cette magnifique chapelle du Museon Arlaten, où se déroule l'exposition, les photos inédites côtoient les images incontournables, celles des ambiances de nuit, du spectacle de la rue et des enfants qu'elle a beaucoup photographiés. 

"Dans le temps, on ne restait pas chez-soi à regarder la télévision, car on n'avait pas de télévision, se souvient Sabine Weiss. Tous les enfants étaient dehors et faisaient des choses. Ils vous narguaient ou vous mettaient au défi d'une chose ou d'une autre, comme grimper sur un arbre. Je m'amusais beaucoup." 

Repérée par le musée d'Art moderne de New York 

Parmi les enfants qui ont ému Sabine Weiss, il y a ce petit mendiant qu'elle photographie en 1950 à Tolède en Espagne. "Cette image est très importante parce que ça fait partie des images qui l'ont fait repérer aux États-Unis par le musée d'Art moderne de New York et l'Art Institut de Chicago, explique la commissaire de l'exposition, Virginie Chardin. Encore aujourd'hui, ça reste l'une des images les plus poignantes et les plus symboliques de son style. Elle fait ce gros plan sur ce visage d'enfant pensif sans montrer le décor extérieur qui montre la pauvreté. Ce n'est pas la misère qu'elle montre, c'est l'enfant et ses sentiments." 

L'Espagne est un des nombreux pays où Sabine Weiss a voyagé : dans l'exposition on la suit à travers l'Europe et aux États-Unis où elle séjourne pour la première fois en 1955. Une vingtaine de ses images américaines ont été réunies. Avec cette rétrospective, un peu tardive, les Rencontres d'Arles donnent, enfin, jusqu'au 26 septembre à Sabine Weiss, à quelques jours de ses 97 ans, la place qui lui revient.

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