Cet article date de plus de quatre ans.

Ils ont fait l'actu. Que devient Geneviève Legay ?

Comme tous les étés, Sébastien Baer revient sur les événements marquants de l'année. Et ce sont ceux qui les ont vécus qui les racontent. Aujourd'hui, Geneviève Legay, blessée à Nice lors d'une manifestation de Gilets jaunes.

Article rédigé par franceinfo, Sébastien Baer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
Geneviève Legay, le 29 avril 2019 à l'hôpital de Nice (Alpes-Marîtimes). (YANN COATSALIOU / AFP)

23 mars 2019. Alors qu'elle participe à un rassemblement interdit de Gilets jaunes, à Nice, Geneviève Legay - 73 ans - est gravement blessée lors d'une charge de police. La militante d'Attac souffre de fractures au crâne et de plusieurs côtes cassées.

Après la chute de Geneviève Legay, le procureur dément tout contact physique avec les forces de l'ordre. Mais quelques jours plus tard, le magistrat reconnaît qu'elle a été poussée par un policier. Pour faire la lumière sur ce qui est devenu "l'affaire Legay", deux juges d'instruction sont nommés. Pour qu'elle puisse se dérouler plus sereinement, dans un cadre moins passionné, l'enquête est dépaysée à Lyon.

Deux mois d'hôpital

Quant à Geneviève Legay, elle n'a pu rentrer chez elle qu'au bout de deux mois d'hôpital. Depuis, elle poursuit sa convalescence dans son appartement de la banlieue niçoise. Mais la septuagénaire doit se rendre tous les jours à l'hôpital.

J'ai encore des séquelles, je n'ai pas totalement retrouvé la vue, j'ai zéro odorat...

Geneviève Legay

"Je ne me plains pas trop, parce que par rapport à certains Gilets jaunes qui ont perdu un oeil ou une main, je trouve que je vais plutôt bien, surtout que les docteurs avaient dit que j'allais mourir ou rester un légume", ajoute Geneviève Legay qui a reçu des milliers de lettres de soutien du monde entier.

"Cela a pris une dimension nationale et internationale", s'amuse la septuagénaire qui ne s'attendait pas à ce que "son affaire" prenne autant d'ampleur et qui s'offusque des déclarations d'Emmanuel Macron qui l'appelait à la sagesse, quelques jours après l'incident.

Toujours Gilet jaune

Geneviève Legay accepte volontiers les excuses formulées par le policier qui l'a renversée, "il a fait du zèle mais c'est un bouc-émissaire" affirme la vieille dame qui a prévu de retourner manifester aux côtés des Gilets jaunes. "Il me tarde d'être debout pour y retourner; si on ne lutte pas, je ne sais pas où on va".

Quand elle en a la force, Geneviève Legay expédie ses petites cartes de remerciement aux milliers de personnes qui l'ont soutenue. Au début du mois, le procureur de Nice mis en cause pour sa mauvaise gestion de l'affaire Legay a été muté à Lyon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.