2012 déjà sous le signe des "affaires", et des additions magiques contre la crise

L'Hyper revue de presse

Au sommaire : Sarkozy et les contrats d'armements du Pakistan, les voeux de Serge Dassault avec ses additions magiques pour sortir de la crise dans le Figaro, et d'abord les titres de ce premier lundi de 2012 :

Les prix du téléphone vont baisser : au moins une bonne nouvelle dans les hausses du début d'année, mais promis, c'est la Une du Figaro, avec l'arrivée de Free Mobile sur le marché français, on s'attend à un électro-choc du côté des tarifs. Dans le Figaro, Stéphane Richard, le PDG de France Telecom se dit prêt à riposter à cette nouvelle concurrence... prêt à adapter sa politique tarifaire..

Egalement dans le Figaro, la sécurité routière, et des sanctions plus lourdes dès cette semaine... Un sérieux tour de vis à l'occasion d'un décret fourre-tout qui sera publié cette semaine au Journal officiel. Téléphoner au volant par exemple, ce sera déjsormais 135 euros d'amende et trois points de chute, contre seulement 35 euros et 2 points à l'heure actuelle. Autre exemple, regarder un film en conduisant, l'amende passe de 135 à 1500 euros avec trois points de retrait au lieu de deux...

Le Figaro confirme aussi l'arrivée des radars embarqués, des radars installés dans des véhicules banalisés des forces de l'ordre, ils devraient être déployés dès la fin du premier semestre, et ils s'annoncent selon le Figaro comme la terreur des automobilistes.

Dans la Croix, gros plan sur ces jurés populaires qui vont désormais juger les simples délits, des citoyens appelés à siéger dès aujourd'hui aux côtés des magistrats dans les tribunaux correctionnels, une petite révolution... Réforme critiquée par de nombreux juristes signale encore la Croix, qui présente à la fois la réforme et le débat autour de cette réforme.

Dans l'Humanité, en janvier, hausses à tous les étages, l'année de l'austérité, et l'Humanité présente les détails d'une facture salée en soulignant que face à la kyrielle de taxes, de hausses et autres mesures d'austérité, la nouvelle année s'annonce extrêmement difficile pour le porte-monnaie des ménages français...

Dans la presse économique, les prévisions des entreprises pour 2012, c'est le dossier des Echos, confirmant que de nombreux secteurs anticipent une baisse de leur activité cette année... Trois secteurs qui restent optimistes malgré tout : la mécanique, la chimie et l'informatique... Et selon les Echos, pas de vraie poussée de fièvre sociale avant la rentrée de septembre...

Enfin cette question à la une de la Tribune : "L'euro passera-t-il 2012 ?" Scénario fiction à lire dans la Tribune : avec l'éventuelle explosion de l'euro, même le dollar et la livre seraient attaqués... Avec pour résultat un accord-surprise entre la Chine et les Etats-Unis, et la naissance d'un nouvel étalon monétaire international, dans ce scénario fiction, après l'euro, vive le mundo !

En feuilletant la presse : la curieuse mésaventure d'un buraliste...

Le propriétaire d'un bar-tabac de Nîmes dans le Gard subit de plein fouet la concurrence d'un commerce installé tout près du sien. Depuis des mois, il ne vend quasiment plus de tabac, il est au bord de la fermeture.

Explication : le concurrent est un Point Phone où on peut téléphoner et se connecter sur internet. Un endroit où on vend aussi des cigarettes mais en toute illégalité. En moyenne, 20 euros d'économies sur une cartouche de blondes.

Tout le monde est au courant semble-t-il, mais rien n'y fait : en septembre dernier, notre buraliste avait déjà lancé un appel aux autorités pour qu'elles interviennent. Mais le commerce clandestin est toujours florissant...

Malgré une descente des douanes qui ont saisi du tabac à la mi-décembre, la justice n'a rien décidé pour l'instant. Et notre buraliste est en train de jeter l'éponge : le temps que la justice réagisse, il estime que, pour lui, il sera trop tard. Incompréhensible dit-il, pendant ce temps, le commerce d'à-côté continue d'attirer les fumeurs qui cherchent la bonne affaire.

La chronique d'Anne-Elisabeth Lemoine : la légion d'honneur pour Stone et Charden !

La revue de presse et du Web

Pour ce premier lundi de 2012, année électorale, on reparle - déjà - de financement occulte du côté des politiques...

Faut-il y voir un premier signe que la campagne présidentielle sera marquée par les affaires ? En tous cas, les sous-marins des contrats d'armement franco-pakistanais refont surface ce matin dans Libération. A la une, ce titre accrocheur : "Affaire Karachi : Sarkozy savait".

Que savait Sarkozy ? On lit à la Une de Libération que dans la procédure sur le volet financier de l'affaire Karachi, des procès-verbaux - dévoilés dans le quotidien - montrent que lorsqu'il était ministre du Budget, le Président "aurait" validé des ventes d'armes au Pakistan, lesquelles "auraient" financé la campagne d'Edouard Balladur en 1995.

Ce qui fait deux conditionnels qui se succèdent, ce qui fait beaucoup pour tenter de justifier un gros titre accusateur. S'il y a deux conditionnels, ce n'est déjà plus "Sarkozy savait", mais Sarkozy "aurait su". Evidemment, ça n'est pas la même chose.

Alors que savait Sarkozy ? En lisant l'enquête de Violette Lazard, on lit que des décisions ont été prises au niveau du cabinet du ministre ou au niveau du ministère en 1994 sur la création de la société luxembourgeoise qui devait recevoir les fameuses commissions destinées à des intermédiaires. Selon les procès-verbaux de témoins, le cabinet du "ministre" ou le "ministère" était au courant mais toujours dans ces extraits de procès-verbaux, le nom de Sarkozy n'apparaît pas. Libération l'admet avec cette précision importante : "à ce jour aucun document portant la signature de Sarkozy ne figure à l'instruction".

En revanche, deux informations qui ressortent de l'enquête de Libération, on apprend que Benoît Bazire, frère de Nicolas Bazire, qui était à l'époque le chef de cabinet d'Edouard Balladur à Matignon, Benoît Bazire qui était à l'époque à la Direction générale de l'armement, avait été chargé de suivre de très près toute la négociation du contrat avec le Pakistan. Pourquoi, il pourrait selon Libération avoir à s'en expliquer devant la justice.

Deuxième information, toujours dans ces procès-verbaux dévoilés dans Libération, Frédéric Aucher, l'ancien secrétaire général de la campagne Balladur, affirme que pour son rôle dans cette campagne, on lui a dit qu'il serait payé sur les fonds secrets de Matignon. De fait, il a ensuite reçu régulièrement des enveloppes d'argent liquide. A en croire ce témoignage écrit Libération, la campagne de Balladur aurait donc été financée en partie par l'argent de l'Etat, ce que l'ancien Premier ministre a toujours nié.

Au fait, dans le train des hausses de prix du début de l'année, il faudra rajouter celle de Libération, qui passe à 1 euro 50... Du côté du Figaro maintenant, des additions magiques...

Serge Dassault, propriétaire du journal, présente ses voeux à ses lecteurs... D'abord il leur promet de tout faire pour leur donner toutes les informations possibles en évitant les commentaires totalement irresponsables qui relèvent de la pure démagogie, penserait-il à Libération ?

Il donne aussi ses recettes pour rétablir les comptes de la France, suppression de toutes les aides à l'emploi, augmentation de la TVA, retour aux 39 heures, flexibilité du travail, suppression totale de l'ISF, etc...

Le résultat est magique, son calcul est écrit noir sur blanc : c'est le retour au quasi-équilibre budgétaire... Emporté par l'enthousiasme, il appelle les électeurs à choisir pour la présidentielle le seul homme qui pourra sauver la France et les Français de la faillite, Nicolas Sarkozy qui sait désormais où trouver la recette-miracle pour sauver la France, elle est dans le Figaro.

Du côté de l'Humanité, le directeur Patrick Le Hyaric présente lui aussi les voeux du journal à ses lecteurs, et les recettes sont radicalement différentes pour sauver la France : l'Humanité évoque le printemps arabe pour en appeler à une insurrection pacifique et progressiste à l'occasion notamment de la présidentielle.

Enfin pour dire non à la crise, il y a les recettes du Parisien et d'Aujourd'hui en France, qui a trouvé des raisons d'espérer avec des Français comme les autres, mais des Français optimistes, ingénieux ou engagés, loin des sous-marins et des recettes-miracle, juste des Français qui inventent et qui avancent malgré la crise...

La presse à la Une

Double actualité ce matin à la Une du Courrier picard : le nouveau nom des habitants de la Somme, ils étaient appelés à choisir eux-même, le Courrier picard dévoile ce matin le résultat du vote... Et la douceur exceptionnelle sur la France, comme ailleurs des températures clémentes en Picardie, ce qui a rendu les traditionnels bains de mer du Nouvel An nettement moins héroïques... Explications avec David Guévart, rédacteur en chef délégué du Courrier picard.