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Quand les socialistes au gouvernement ne voulaient pas toucher au code du travail (1985)

Il y a trente ans, sur fond de chômage de masse, on débattait du droit du travail. Et les mots employés alors résonnent avec une certaine actualité...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour en novembre 1985. Il y a 30 ans, comme aujourd’hui, l’emploi est la principale préoccupation des Français, les socialistes sont  au pouvoir et le droit du travail est au centre des débats.

Le ministre du Travail d’alors est Michel Delebarre qui répond à la droite qui réclame à corps et à cris de remettre complètement à plat le code du travail, de donner de la souplesse pour vaincre le chômage:

"La droite veut aller vers des accords au niveau de chaque entreprise. Ça veut bien dire qu'on fera n'importe quoi dans les entreprises de ce pays. L'idéal pour un certain nombre de responsables politique de droite et pour les patrons aussi, c'est de dire: "J'ai mon entreprise, je veux mon personnel, mon syndicat, mes relations sociales et pourquoi pas, mon code du travail bien à moi". Le parti socialiste et le gouvernement ne veulent pas d'une évolution sociale du pays qui aille dans ce sens là."

 

On croirait entendre un élu du Front de gauche ou un frondeur socialiste…Mais il y a trente ans, telle était la position du Parti socialiste.

Cette question du droit du travail est au cœur de la campagne des élections législatives qui se tiennent au mois de mars 1986, et qui porte au pouvoir la droite. Et l’une des premières grandes mesures concerne précisément l’assouplissement du droit du travail défendu ici à l’Assemblée nationale par Philippe Seguin, ministre de l'Emploi:

 

"Moins de lois, plus de contrats. Moins d'Etat, plus de dialogue entre les partenaires sociaux. Tel est l'esprit du projet de loi qui vous est soumis. Tout doit être fait pour relancer l'emploi dans ce pays. Tous doivent s'associer à cet effort parce que je vous le dis, c'est maintenant ou jamais"

 

Des mots qui, là, pourraient tout à fait se retrouver dans la bouche d’un ministre actuel de l’économie.

Il n’y aura finalement pas la révolution annoncée du droit du travail. Quelques assouplissements tout au juste et l’histoire retiendra surtout la suppression de l’autorisation administrative de licenciement.

Remettant à plus tard ce débat, et notamment 30 ans plus tard…

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