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Quand les agriculteurs manifestaient contre les quotas laitiers (1984)

La fin des quotas laitiers suscite la grogne et l'inquiétude des producteurs de lait français. Il y a 30 ans en 1984, c'est leur mise en place qui avait suscité grogne et inquiétude...
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Traite des vaches dans une ferme en Lorraine, le 16 octobre 2007 - photo prétexte  © Maxppp)

Retour ce matin au début du mois de mars 1984. C’est une décision explosive que viennent de prendre les 10 membres qui forment alors la Communauté européenne: la mise en place des quotas laitiers.

 

La mise en place de quotas laitiers, après ceux déjà mis en place sur le sucre, marque une vraie révolution dans l’approche de l’agriculture européenne.

Pour résumer, depuis 1962, l’Europe garantissait des prix élevés aux agriculteurs quelles que soient les quantités produites.

Deux conséquences : premièrement, ça coute très cher à l’Europe, la PAC c’était au début des années 1980 70% du budget communautaire, et deuxièmement, ça pousse à la surproduction…Depuis quelques années déjà on parlait des  

 "fleuves de lait et des montagnes de beurre"

Fixer des quotas c’est finalement garantir des prix mais jusqu’à un certain niveau pour limiter les dépenses de la PAC et éviter la surproduction.

On le comprend, une telle décision ne satisfait pas les producteurs français en colère quelques jours plus tard. Les manifestations se multiplient, certaines sont très violentes.

L’enjeu devient rapidement politique. Les tensions sont fortes et Jacques Chirac est invité à prononcer un discours au congrès de la FNSEA, fin novembre 1985. le chef de l'opposition saisit l'opportunité à quelques mois des législatives.

 

"Toute nouvelle réduction des quotas laitiers ne saurait en aucun cas être envisagée "

 

Si l’on avait dit aux producteurs de lait d’il y a 30 ans, que 30 ans plus tard les quotas laitiers disparaîtraient, ils auraient sûrement hurlé de joie. Sauf qu’entre temps, les quotas ont changé d’objectif : en apparaissant essentiellement comme des stabilisateur des prix.

C’est la raison pour laquelle, après avoir hurlé contre les quotas, les agriculteurs, surtout les petits, en font de même contre la fin des quotas qui entraîneront selon eux à coup sûr une baisse des prix au profit des plus gros.

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