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Comment corriger correctement les copies de bac ? Des solutions des années 1960

Chaque année, beaucoup d'élèves, heureux ou malheureux, s'étonnent de leurs notes au bac. Dans les années 1960, on imaginait des tas de choses pour réduire le caractère subjectif de la notation.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour au mois de juin 1961. Des jeunes sont assis sur un trottoir devant un lycée, un journaliste leur tend un micro. Oui, évidemment il s’agit de bac. Les lycéens sont en colère.

 

J'ai fait examiner cette copie par une haute personnalité de l'enseignement qui l'a jugée valoir à peu près 18-19, et lorsqu'on a reçu la collante samedi matin, elle était jugée à 8 sur 20. Ce n'est pas normal.

L’envolée du nombre de candidats, on en compte cette année-là pour la première fois 100 000 (c’est sept fois plus cette année) a rendu compliquée la correction des copies. Il y a eu énormément d’erreurs dans la transmission des notes, mais s’est aussi posée la question de la justesse de ces notes. Deux ans plus tard, une émission de France Culture se penche sur cette "science" méconnue, la docimologie, la science de la notation formulée pour la première fois dans les années 1920 et qui, expérience à l’appui, démontre le caractère subjectif des notes et ce dans toutes les matières. D’où une solution proposée par le directeur de l’Orientation professionnelle :

 

La solution souhaitable consiste vraisemblablement à procéder par double correction indépendante et à demander aux deux correcteurs de bien vouloir confronter leurs notes avant que soit attribuée la note définitive.

Vers des notes plus "justes"

Double correction, éventuellement à l’agrégation, mais impensable au bac compte tenu du nombre de candidats et du temps réduit de correction. Quelques années plus tard, en 1967, une autre solution est envisagée, plus scientifique, pour éviter les inégalités entre les candidats. Deux techniciens sont interrogés devant d’immenses ordinateurs :

 

L'année dernière, un certain nombre de professeurs ont corrigé, et en fonction de la moyenne générale des notes attribuées nous leur avons attribué un coefficient de sévérité. Et chaque année, on va retrouver des coefficients de sévérité qui peuvent eventuellement changer. On prend la philosophie où le coefficient est 4, si le professeur est très sévère, il faudra trouver 4 autres professeurs indulgents avec un coefficient 1.

 

S’il peut arriver que des profs particulièrement sévères soient exfiltrés de la correction du bac, il n’y a aujourd’hui aucune mesure particulière pour équilibrer les jurys. Vous ou vos parents, en ce jour de fin des épreuves du bac, cela peut vous rassurer ou vous inquiéter.

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