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1992, un président brésilien démissionne avant d'être destitué...

L'histoire semble se répéter. En 1992, Fernando Collor démissionne frappé par un scandale de corruption qui allait entraîner sa destitution. De quoi tester la nouvelle démocratie brésilienne.
Article rédigé par Thomas Snégaroff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Retour le 18 décembre 1989. Pour la première fois depuis le retour de la démocratie en 1985, les Brésiliens élisent leur président de la république au suffrage universel. Les scores sont très serrés, entre les deux candidats, Lula et Fernando Collor.

Au bout de la nuit, Lula est battu par Fernando Collor, un président libéral qui a pour programme d’améliorer la situation économique du pays, plombé par une inflation délirante et une dette incontrôlable. La politique menée par Collor est brutale : salaires bloqués, privatisations massives, compte-épargne des Brésiliens transformés en emprunt forcé sur 18 mois… 

"Pas de temps à perdre la société exige des changements économiques et un assainissement moral."

Et si les indicateurs économiques s’améliorent, du point de vue de l’assainissement moral on fait mieux. En 1991, un scandale de corruption, sur fond d’enrichissement personnel éclabousse le jeune président. En août 1992, Collor appelle le peuple à manifester pour le soutenir. Pas une franche réussite…

"Il leur avait demandé de le soutenir aux couleurs du Brésil, en vert et en jaune, c'est en noir qu'ils sont descendu dans la rue mais pour le conspuer. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le président Fernando Collor de Mello a perdu son pari."

La Constitution de 1988 fonctionne. France Inter, le 30 septembre 1992 :

"L'étoile du président Collor pâlit à grande vitesse, des milliers de Brésiliens ont accueilli en dansant la mise en route de la procédure de destitution votée à l'unanimité, ou presque, des députés."

Quelques semaines plus tard, Collor démissionnera. Bien sûr, on pourrait en conclure sur la traditionnelle corruption de la classe politique brésilienne de gauche comme de droite, mais on peut, plus positivement aussi, reconnaître le bon fonctionnement de la démocratie qui fait tomber ses dirigeants non par des coups d’Etat militaire ou des révolutions populaires mais par le bon fonctionnement de l’Etat de droit.

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